"Pour consolider tout futur démocratique, une presse indépendante et professionnelle doit émerger de l'ensemble des initiatives qui ont été lancées depuis le début du conflit", énonce RSF.
(RSF/IFEX) – Le 22 juin 2011 – Reporters sans frontières a mené une mission d’évaluation de la situation des médias dans l’est de la Libye en avril 2011. L’objectif était de dresser un état des lieux des médias à Benghazi ainsi que dans la région et rendre compte de l’incroyable énergie d’une presse naissante dans cette partie de la Libye qui s’est soustraite à l’autorité du régime de Mouammar Kadhafi.
Alors que l’issue du conflit paraît encore incertaine, Benghazi a pris les devants pour sceller au plus vite son destin politique. Affranchi du joug de Tripoli, le Conseil national de transition (CNT) assure les fonctions d’un gouvernement indépendant, anticipant sur la chute du Guide et traçant la voie vers une démocratisation du pays. Alors qu’une presse libre est l’une des conditions incontournables de toute démocratie, Reporters sans frontières a tenu à voir au plus près le rôle joué par les journalistes dans la diffusion de l’information depuis le début du conflit, en février 2011.
« La presse actuelle est essentiellement une presse citoyenne, constituée par de jeunes militants qui ont joué un rôle crucial dans le conflit et dont Mohamed Al-Nabbous, créateur de la chaîne en ligne Libya Al-Hurra, tué le 19 mars 2011, reste la figure la plus emblématique. Ils doivent être soutenus. Pour consolider tout futur démocratique, une presse indépendante et professionnelle doit émerger de l’ensemble des initiatives qui ont été lancées depuis le début du conflit. C’est une presse de résistance qui a lutté contre la désinformation et la propagande, et qui doit devenir une presse de stabilité politique », a déclaré Reporters sans frontières.
En plus de décrire le paysage médiatique actuel, ce rapport rend compte des conditions matérielles précaires dans lesquelles travaillent les rédactions et des principaux moyens de financement des médias les plus structurés. Il souligne la jeunesse des équipes de journalistes, inexpérimentés, sans connaissance particulière sur le métier, improvisant dans l’enthousiasme de la lutte armée et du dessus pris sur les troupes de Mouammar Kadhafi. Il rend compte également des relations du CNT avec les médias.