(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abelardo Colomé Ibarra, RSF a protesté contre l’interpellation de Jesús Joel DÃaz Hernández, Carlos Brizuela Yera et Dorka de Céspedes. L’organisation a demandé au ministre de l’Intérieur de « mettre fin aux pressions exercées par la sécurité d’Ãtat sur les journalistes ». « Près d’une quinzaine de journalistes […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abelardo Colomé Ibarra, RSF a protesté contre l’interpellation de Jesús Joel DÃaz Hernández, Carlos Brizuela Yera et Dorka de Céspedes. L’organisation a demandé au ministre de l’Intérieur de « mettre fin aux pressions exercées par la sécurité d’Ãtat sur les journalistes ». « Près d’une quinzaine de journalistes ont été arrêtés depuis le 1er janvier 2001 », a déploré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Dans une lettre datée du 18 août 2001, RSF a demandé au ministre des Affaires étrangères de Belgique, qui a terminé une visite de trois jours à Cuba, « de tirer les conséquences de l’absence d’évolution en matière de respect de la liberté de la presse à Cuba » et d’intervenir en faveur de la libération du journaliste Bernardo Arévalo Padron et du syndicaliste José Orlando González Bridon, tous deux détenus pour des délits de presse.
Selon les informations recueillies par RSF, DÃaz Hernández, de l’agence Cooperativa Avileña de Periodistas Independientes (CAPI), et Brizuela Yera, collaborateur de l’agence Cooperativa de Periodistas Independientes de Camaguey (CPIC), ont été interpellés, le 22 août par des agents de la sécurité d’Ãtat. Quatre radios et deux cartons de livres leur ont été confisqués. Les deux journalistes ont été libérés huit heures plus tard. Le même jour, de Céspedes, de l’agence Havana Press, a été interpellée alors qu’elle s’apprêtait à couvrir une manifestation organisée par des associations civiles non reconnues par les autorités. Conduite hors du quartier où devait se tenir l’événement, la journaliste a été menacée d’incarcération par une dizaine d’agents de la sécurité d’Ãtat avant de retrouver sa liberté.
DÃaz Hernández avait déjà été arrêté le 18 janvier 1999, et condamné, le lendemain, à quatre ans de prison pour « dangerosité sociale ». D’après l’article 72 du Code pénal, sa conduite était « en contradiction évidente avec les normes de la morale socialiste ». Après avoir purgé la moitié de sa peine, il avait été libéré le 17 janvier 2001 (consulter les alertes de l’IFEX du 20 février et 23 et 19 janvier 2001, 25 juillet, 28 juin, 11 avril, 14 et 9 février 2000, 2 décembre, 17 juin, 2 mars, 3 février et 29 et 20 janvier 1999). Soupçonné d’être l’auteur d’affiches antigouvernementales, Brizuela Yera avait été interpellé le 1er mai 2001 et détenu pendant quatre jours. Les policiers avaient saisi des documents à son domicile.
Arévalo Padron, directeur de l’agence LÃnea Sur Press, a été condamné à six ans de prison en novembre 1997 pour « outrage » au président Fidel Castro et au vice-président Carlos Lage (consulters les alertes de l’IFEX du 4 juillet, 12 avril, 26 et 12 mars et 20 février 2001, 25 juillet et 11 avril 2000, 10 décembre, 22 octubre, 17 juin et 29 janvier 1999 et 21 septembre 1998). González Bridon, secrétaire général de la Confédération des travailleurs démocratiques de Cuba (Confederacion de Trabajadores Democráticos de Cuba – CTDC, illégale), a été condamné à deux ans de prison pour « diffusion de fausses nouvelles compromettant le prestige et le crédit de l’Ãtat cubain » (consulter les alertes de l’IFEX du 26 et 20 juin et 24 et 8 mai 2001).
à Cuba, où la Constitution stipule que « la liberté de parole et de la presse est soumise aux buts de la société socialiste », seule la presse officielle est autorisée. Une centaine de journalistes indépendants, regroupés dans une vingtaine d’agences de presse non reconnues par l’Ãtat, font l’objet d’un harcèlement constant. En 2000, dix-huit d’entre eux ont dû s’exiler, trente-neuf ont été interpellés, et RSF a recensé soixante-dix cas de pressions ou entraves à la liberté d’expression (convocations par la police, menaces et intimidations, pressions sur les familles, placements en résidence surveillée, etc.).
La Belgique assume actuellement la présidence de l’Union européenne. Dans une position commune adoptée le 2 décembre 1996, le Conseil de l’Union européenne subordonnait « une pleine coopération avec Cuba (Å ) à l’amélioration de la situation en matière de droits de l’homme et de libertés politiques ». Cuba souhaiterait adhérer aux Accords de Cotonou par lesquels les Quinze soutiennent les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).