Mohamed Abd Al-Mawla Al-Hariri aurait été soumis à de terribles tortures lors de sa détention au point d’être atteint de paralysie partielle.
(RSF/IFEX) – Le 18 mai 2012 – Reporters sans frontières a appris avec effroi la condamnation à mort du citoyen-journaliste Mohamed Abd Al-Mawla Al-Hariri pour “haute trahison et collaboration avec des parties étrangères”, le 18 mai 2012. Il avait été arrêté le 16 avril 2012, juste après qu’il est apparu sur la chaîne Al-Jazeera pour parler de la situation dans sa ville de Deraa.
“Un tel jugement est inacceptable et sans commune mesure avec le soi-disant crime commis par Mohamed Al-Hariri : celui d’avoir donné une interview sur Al-Jazeera. Le régime de Bachar Al-Assad montre ici l’ampleur de sa brutalité de sa cruauté. Reporters sans frontières appelle à l’annulation de ce jugement infâme et à la libération immédiate du citoyen-journaliste”, a déclaré l’organisation.
Arrêté arbitrairement le 16 avril dernier à Deraa (sud du pays), le citoyen-journaliste aurait été, d’après le Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture, soumis à de terribles tortures lors de sa détention au point d’être atteint de paralysie partielle. Suite à son jugement, il a été transféré à la prison militaire de Saidnaya (nord de Damas).
Mohamed Al-Hariri donnait régulièrement des interviews sur Al-Jazeera pour décrire la situation sur le terrain, comme celle-ci, datée du 15 avril 2012. Le régime syrien accuse la chaîne qatarie, ainsi que de nombreux autres médias étrangers, d’être impliquée dans un vaste “complot planétaire” visant à semer le chaos en Syrie.
Bachar Al-Assad figure parmi les 41 prédateurs de liberté de la presse. Plusieurs professionnels de l’information, citoyen-journalistes et cyberactivistes ont été tués par le régime depuis le début de l’année alors que des dizaines d’autres croupissent actuellement dans les prisons syriennes.