Abdelqader Fosouk et Youssuf Badi auraient été kidnappés vers cinq heures de l’après-midi, alors qu’il s’apprêtaient à quitter Bani Walid pour aller voter à Misrata avant la fermeture des bureaux de vote.
(RSF/IFEX) – Le 10 juillet 2012 – Reporters sans frontières condamne le kidnapping de deux cameramans libyens, le 7 juillet 2012, par des miliciens, dans la ville de Bani Walid (150 km au sud-est de Tripoli). Abdelqader Fosouk et Youssuf Badi s’étaient rendu dans ce qui était un des derniers bastions Kadhafistes à tomber lors de la guerre, pour couvrir les élections législatives qui se sont déroulées samedi dernier. Les deux journalistes travaillent pour Tobacts TV, la chaîne de la ville de Misrata (100 km au nord de Bani Walid).
Une vidéo a été diffusée par la chaine AlWadiTV montrant les deux cameramen, apparemment en bonne santé, et expliquant qu’ils avaient été arrêtés pour être entrés illégalement à Bani Walid et avoir filmé des zones militaires sans autorisation. Mohammed Al-Swehili, le chef d’une des milices de Misrata, a déclaré à l’Associated Press qu’il donnait un ultimatum de quarante-huit heures pour la libération des deux ournalistes, avant d’ajouter que, dans le cas contraire, des milices du pays tout entier attaqueraient Bani Walid.
“Nous condamnons sans réserve l’enlèvement et le maintien en détention des deux cameramen libyens, qui, en plus d’être injustifiés et de constituer une grave atteinte à la liberté d’information, ne font qu’exacerber des tensions régionales déjà particulièrement fortes. Nous condamnons également tout recours à la force pour obtenir leur libération. Un assaut militaire sur la ville ne ferait que mettre en danger la vie d’Abdelqader Fosouk et de Youssuf Badi. Nous appelons toutes les parties à la retenue, ainsi qu’à la libération immédiate des deux cameramans”, a déclaré Reporters sans frontières.
Les deux journalistes auraient été kidnappés vers cinq heures de l’après-midi, alors qu’il s’apprêtaient à quitter Bani Walid pour aller voter à Misrata avant la fermeture des bureaux de vote. Selon certaines informations obtenues par Reporters sans frontières, les ravisseurs auraient exigé la libération de certains prisonniers détenus à Misrata en échange de celle des deux journalistes.