L'année 2012 compte parmi les plus meurtrières pour les journalistes et le personnel des médias, selon la FIJ qui a publié une liste de 121 collègues tués; ces terribles statistiques sont le résultat de l'incapacité systématique des gouvernements et des Nations Unies à s'acquitter de leur responsabilité internationale.
(IFJ/IFEX) – 31 décembre 2012 – L’année 2012 compte parmi les plus meurtrières pour les journalistes et le personnel des médias, selon la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) qui a publié aujourd’hui une liste de 121 collègues tués, victimes d’assassinats ou pris entre les feux des combattants.
Selon la Fédération, ces terribles statistiques sont le résultat de l’incapacité systématique des gouvernements et des Nations Unies à s’acquitter de leur responsabilité internationale dans le domaine de la protection des journalistes et du respect droit fondamental de ceux-ci à la vie.
« Le nombre de tués en 2012 représente une nouvelle preuve accablante contre les gouvernements, qui font semblant de prôner la protection des journalistes mais ne font rien pour arrêter les meurtres dont ils sont victimes, » a dénoncé Jim Boumelha, Président de la FIJ. « Il n’est dès lors pas étonnant que ces chiffres élevés de journalistes tués aient constamment marqué la dernière décennie, durant laquelle la réaction des gouvernements et des Nations Unies s’est limitée à quelques mots de condamnation, une enquêté superficielle et de l’indifférence ».
La FIJ, qui publie les rapports annuels des journalistes et du personnel des médias tués dans des circonstances liées à leur travail depuis vingt ans, dénombre pour cette année 121 collègues tués, victimes d’attaques ciblées, d’attentats à la bombe ou pris entre les feux des combattants. Ils étaient 107 en 2011. En outre, une trentaine de journalistes ont péri dans des accidents et maladies survenus au travail, dix de plus qu’en 2011.
La Syrie domine la liste des pays les plus dangereux pour les journalistes, selon la FIJ. La violence et l’absence d’un état de droit en Somalie ont transformé le pays en un véritable terrain de chasse aux journalistes alors que le crime organisé au Mexique et l’insurrection au Pakistan ont contribué au nombre élevé des victimes dans ces pays.
La FIJ note que, dans la majorité des cas, les journalistes sont ciblés à cause de leur travail et dans l’intention de les réduire au silence. Ce constat, posé chaque année dans les rapports de la FIJ, permet de mettre l’accent sur la nécessité de mesures adéquates pour protéger les journalistes et punir ceux qui se rendent responsables de violence envers eux.
Le mois dernier, à Vienne, en Autriche, la FIJ avait sonné l’alarme pour exiger la répression des attaques contre les journalistes lors d’une conférence des agences des Nations Unies organisée à l’occasion du lancement officiel du Plan d’action sur la sécurité des journalistes et le problème de l’impunité. Selon la FIJ, ce Plan est véritablement la dernière chance.
«Nous attendons du Plan de l’Onu des résultats concrets sur la sécurité des journalistes et le problème de l’impunité », a ajouté Beth Costa, la Secrétaire Générale de la FIJ. « La situation est tellement désespérée que l’inaction n’est plus une option ».
En date du 31 décembre, la FIJ a enregistré les cas suivants de journalistes et personnels des médias tués en 2012:
Assassinats et homicides: 121
Morts accidentelles: 30
Total des morts: 151
La région la plus meurtrière en 2012 était le Moyen-Orient et le Monde arabe avec 47 journalistes et personnels des médias tués. La Syrie détient le record de la région avec 35 morts.
Les pays les plus dangereux pour les journalistes sur base du nombre de victimes sont les suivants:
Syrie: 35
Somalie: 18
Pakistan: 10
Mexique: 10
Philippines: 5
Irak: 5
La liste des journalistes et membres du personnel des médias tués en 2012 est disponible ici.