(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur général de Colombie, Alfonso Gomez Mendez, RSF a exprimé son indignation après l’assassinat de Flavio Bedoya, correspondant de l’hebdomadaire communiste « Voz » à Tumaco (province du Nariño, sud-ouest du pays). L’organisation a demandé au procureur « de tout mettre en oeuvre afin qu’une enquête sérieuse soit menée sur cet […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur général de Colombie, Alfonso Gomez Mendez, RSF a exprimé son indignation après l’assassinat de Flavio Bedoya, correspondant de l’hebdomadaire communiste « Voz » à Tumaco (province du Nariño, sud-ouest du pays). L’organisation a demandé au procureur « de tout mettre en oeuvre afin qu’une enquête sérieuse soit menée sur cet assassinat et que les coupables soient arrêtés et sanctionnés ». « S’il s’avère que Flavio Bedoya a été assassiné pour avoir exercer son droit à informer la population, il s’agirait de la plus grave atteinte à la liberté de la presse en Colombie depuis le début de l’année 2001 », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Dans la guerre que se livrent les Autodéfenses unies de Colombie (AUC – paramilitaires), et les guérillas des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, FARC – marxiste) et de l’Armée nationale de libération (Ejército de Liberacion Nacional, ELN – guévariste), les journalistes sont devenues une cible privilégiée. Pour RSF, Carlos Castaño (AUC) fait partie des trente prédateurs les plus dangereux pour la liberté de la presse. Avec trente-trois tués depuis 1991, la Colombie est le pays le plus dangereux du continent pour les professionnels de l’information. Castaño est notamment suspecté d’être le commanditaire de l’assassinat, en août 1999, du célèbre journaliste et humoriste Jaime Garzon (veuillez consulter les alertes de l’IFEX du 18 decembre 2000, 25 octobre, 27, 16 et 13 aout 1999).
Selon les informations recueillies par RSF, Bedoya a été assassiné, le 27 avril 2001, de quatre balles par deux hommes alors qu’il descendait d’un bus dans une rue principale de ce port proche de la frontière aves l’Equateur. Agé de 52 ans et père de trois filles, la journaliste de l’organe officiel du Parti communiste colombien avait reçu des menaces de mort après la publication récente d’une interview d’un commandant des FARC et d’un article sur un affrontement entre la guérilla et les paramilitaires près de Tumaco. Bedoya collaborait également à une chaîne de télévision locale. D’après la police, un groupe paramilitaire pourrait être l’auteur de cet assassinat. Pour sa part, Carlos Lozano, directeur de « Voz », a affirmé que le journaliste « avait reçu des menaces de mort … Nous avions averti le ministre de l’Intérieur et d’autres autorités … mais il n’y avait eu aucune réaction. »