Des responsables du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale ont affirmé, dans une déclaration publiée le 29 avril 2015, que deux journalistes tunisiens portés disparus dans l'est de la Libye depuis septembre 2014 avaient été tués.
Cet article a été initialement publié sur hrw.org le 1 mai 2015.
Des responsables du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale ont affirmé, dans une déclaration publiée le 29 avril 2015, que deux journalistes tunisiens portés disparus dans l’est de la Libye depuis septembre 2014 avaient été tués.
Le gouvernement a indiqué avoir obtenu des informations selon lesquelles Sofiane Chourabi, un reporter, et son cameraman Nadhir Ktari, avaient été tués par des « éléments terroristes », selon des aveux faits par des militants présumés actuellement entre ses mains. Le gouvernement a affirmé qu’il ne pouvait fournir aucun élément de preuve de cette information en raison des difficultés qu’il y a à atteindre la zone où les corps des deux journalistes auraient été découverts. Les autorités ont également affirmé avoir reçu des informations selon lesquelles les cinq membres d’une équipe de la télévision libyenne travaillant pour la chaîne Al-Barqa TV et qui était portée disparue depuis août, auraient également été tués. Aucun de ces meurtres présumés n’a pu être confirmé de manière indépendante par Human Rights Watch.
Human Rights Watch a documenté les assassinats de huit journalistes en Libye et des attaques menées contre des dizaines d’autres depuis 2012. Selon le Comité pour la protection des journalistes, Muftah al-Qatrani, un journaliste de télévision de Benghazi, a été assassiné par balles dans son bureau le 23 avril 2015, ce qui porte à neuf le nombre de ces meurtres.
« En Libye, les journalistes travaillent dans des conditions difficiles et risquent leur vie pour apporter au public des informations qui lui étaient inaccessibles sous le précédent gouvernement », a déclaré Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord. « Les autorités ne devraient pas ménager leurs efforts pour tirer au clair le sort de ces deux groupes de journalistes disparus, et devraient faire davantage pour protéger les personnes qui travaillent pour les médias dans le pays. »
Les autorités tunisiennes et libyennes devraient fournir des détails sur le sort de tous les journalistes portés disparus, et faire rendre des comptes aux responsables de crimes commis à leur encontre, a déclaré Human Rights Watch. S’il est confirmé que les journalistes étrangers ont été tués, les autorités libyennes devraient faire tout leur possible pour localiser leurs corps et les rendre à leurs familles en Tunisie. Les autorités libyennes devraient également s’assurer que toutes les personnes détenues sous leur contrôle bénéficient de conditions d’incarcération et de traitements humains.