(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Walter Bower, RSF a protesté « contre les restrictions imposées à Aldo Zuccolillo, directeur du quotiden ABC Color, et notamment son interdiction de sortir du territoire ». Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, l’organisation a considéré que les mesures qui frappent Zuccolillo sont « disproportionnées » […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Walter Bower, RSF a protesté « contre les restrictions imposées à Aldo Zuccolillo, directeur du quotiden ABC Color, et notamment son interdiction de sortir du territoire ». Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, l’organisation a considéré que les mesures qui frappent Zuccolillo sont « disproportionnées » et a demandé au ministre qu’elles soient levées. RSF a également exprimé sa « vive préoccupation » après une série de menaces et d’agressions dont ont été victimes plusieurs journalistes ou rédactions suite à l’élection, le 13 août 2000, du nouveau vice-président. L’organisation a prié le ministre de l’Intérieur « de prendre les mesures nécessaires en vue de garantir la sécurité des journalistes ». « Les tensions politiques menacent une fois encore la liberté de la presse », a déploré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, qui a rappelé que trois journalistes avaient été arrêtés et deux radios fermées suite à une tentative de coup d’État dans ce pays, le 19 mai dernier.
Selon les informations recueillies par RSF, le juge Alcides Corbeta a ordonné à Zuccolillo, le 28 août, de ne pas sortir du territoire. La décision du juge prévoit également que le professionnel de l’information devra se présenter devant la justice le 28 de chaque mois et payer une caution de dix millions de guaranis (environ US$2,853 ou 3 200 euros). On lui reproche la publication, les 12 et 13 août, de deux éditoriaux soutenant la candidature de Julio Cesar Franco, du Partido Liberal (opposition), à l’élection à la vice-présidence. D’après le ministère public, à l’origine de la plainte, ces articles violent la loi électorale, qui interdit la publication de « propagande électorale » 48 heures avant la tenue des élections.
Par ailleurs, les huit jours qui ont suivi l’élection du vice-président ont été marqués par plusieurs cas de menaces ou d’agressions de journalistes ou de médias. Le 13 août, la rédaction de Radio Primero de Marzo, station basée à Asuncion, a reçu des menaces par téléphone l’avertissant que ses locaux pourraient être l’objet d’un attentat. La radio s’apprêtait à rendre public un sondage à la sortie des urnes. Le 15 août, des sympathisants du Parti Colorado (au pouvoir) ont lancé des pierres contre les locaux de la radio privée Ñanduti, à Asuncion, et scandé des slogans hostiles à Humberto Rubín, son directeur. La station avait diffusé les résultats d’un sondage donnant la victoire au candidat de l’opposition. Le 17 août, Elizabeth Palma, journaliste de la chaîne de télévision Canal 9, a été renversée par la voiture de Daniel Fretes Ventre, l’ancien Contrôleur de la République accusé de corruption et de blanchiment d’argent, alors qu’elle tentait de le filmer. Enfin, les 18 et 20 août, la rédaction du quotidien « Noticias » a reçu à plusieurs reprises des menaces téléphoniques. D’après le journal, le 19 août, le domicile de l’une de ses journalistes, Marlene Franco, a été la cible de plusieurs coups de feu. Une agression qui faisait suite à des menaces que la journaliste avait reçues, la veille, à la rédaction.