(AMARC/IFEX) – L’AMARC condamne le brutal assassinat du célèbre journaliste Jean L. Dominique, survenu le 3 avril 2000. C’est dans les locaux de sa propre station de radio, Radio Haïti Inter, située à Delmas, près de Port-au-Prince, que l’homme de soixante-dix ans a été mortellement atteint de plusieurs projectiles de revolver. Jean-Claude Louissaint, le gardien […]
(AMARC/IFEX) – L’AMARC condamne le brutal assassinat du célèbre journaliste Jean L. Dominique, survenu le 3 avril 2000. C’est dans les locaux de sa propre station de radio, Radio Haïti Inter, située à Delmas, près de Port-au-Prince, que l’homme de soixante-dix ans a été mortellement atteint de plusieurs projectiles de revolver. Jean-Claude Louissaint, le gardien de sécurité de la station de radio, a également péri lors de la fusillade.
Selon le Service d’information du Centre de recherche et d’action pour le développement (SICRAD), Haïti perd en la personne de Dominique un grand défenseur de la liberté d’expression; il était très respecté pour avoir protesté sans relâche contre la dictature militaire en Haïti. En effet, le journaliste se définissait comme un militant pour la démocratie et ses éditoriaux rejoignaient un vaste public.
Créée dans les années 30, la station Radio Haïti était en première ligne dans la lutte contre le dictateur Duvalier (1957-1986). Mais en 1980, la station fut fermée par le régime en place et la plupart des journalistes furent emprisonnés ou exilés, y compris Dominique. La station
recommença à émettre lorsque Duvalier fut évincé; mais en 1991, Radio Haïti Inter fut de nouveau forcée d’interrompre ses activités suite au coup d’état militaire contre l’ancien président Aristide.
Plus récemment, Dominique dénonçait publiquement le fait que les élections actuelles étaient « truquées. » Son dernier éditorial, diffusé sur les ondes le 27 mars, révélait la passation d’un accord entre le Conseil national d’observation (CNO) et le Conseil électoral provisoire (CEP), accordant ainsi un important pouvoir au conseil d’observation. Il soulignait alors que les personnes désignées par le CEP « auraient accès à toutes les étapes de travail et à la prise de décision », et ce, à tous les stades du processus électoral. Ce n’est pas la première fois que des actes de violence ont lieu en Haïti alors que la scène électorale est marquée par des conflits d’intérêts exacerbés.
Recommended Action
Faire appel au Ministre de la justice en:
– suggérant que le meurtre du « plus farouche défenseur de la liberté d’expression » constitue une grave menace du droit à la communication, qui est un prolongement de la liberté d’expression par laquelle tous les journalistes sont protégés
– revendiquant le droit à la communication en tant que préalable essentiel à toute démocratie viable et à ce titre en demandant la protection absolue
– demandant que ce crime soit dénoncé afin que les auteurs soient punis
Appeals To
Camille Leblanc
Ministre de la Justice
18, av. Charles Summer
Port-au-Prince, Haïti
Tél: +509 245 9737
Téléc: +509 245 0474
Des messages de soutien et de solidarité devraient également être lancés à l’attention de Radio Haïti Inter. La station a été fermée depuis cet événement dramatique et rien n’est moins certain qu’elle recommence à diffuser.
Envoyez vos lettres de soutien à:
Radio Haïti Inter
522, route de Delmas (66A)
Delmas, Haïti
CP 6120
Tél: +509 257 2727
Téléc: +509 257 3399
Envoyer des copies de vos protestations à l’initiateur si possible.
Source de l’AMARC : SICRAD – Service d’information du Centre de recherche et d’action pour le développement, Tél: +246 3496, +249 2242, Téléc: +249 2242, Courriel : si.crad@rehred-haiti.net