À la veille de sa visite à Cuba à l’occasion du sommet des pays en voie de développement (G-77), RSF s’est adressée à Kofi Annan pour lui demander « d’intervenir au cours de [ses] entretiens avec les autorités cubaines en faveur de la libération de quatre journalistes actuellement emprisonnés ». RSF a également demandé au Secrétaire général […]
À la veille de sa visite à Cuba à l’occasion du sommet des pays en voie de développement (G-77), RSF s’est adressée à Kofi Annan pour lui demander « d’intervenir au cours de [ses] entretiens avec les autorités cubaines en faveur de la libération de quatre journalistes actuellement emprisonnés ». RSF a également demandé au Secrétaire général des Nations Unies « de leur faire part de [sa] préoccupation face à leurs conditions de détention et à l’interdiction faite aux organisations internationales de défense des droits de l’homme de se rendre dans ce pays et d’accéder aux centres de détention ».
Dans sa lettre, RSF mentionne les cas de: Bernardo Arévalo Padron, fondateur de l’agence indépendante Línea Sur Press, condamné à six ans de prison en novembre 1997 pour « outrage » envers le président Fidel Castro et le vice-président Carlos Lage; Manuel Antonio González, correspondant de l’agence indépendante Cuba Press à Holguín (est de l’île), arrêté le 1er octobre 1998 et condamné à deux ans et sept mois de prison pour « outrage » envers le président cubain; Jesús Joel Díaz Hernández, de l’agence indépendante Cooperativa Avileña de Periodistas Independientes, arrêté le 18 janvier 1999 et condamné le lendemain à quatre ans de prison pour « dangerosité sociale » au terme d’un procès expéditif; Víctor Rolando Arroyo, de l’agence indépendante Union de Periodistas y Escritores de Cuba Independientes (UPECI), condamné le 24 janvier 2000 par le Tribunal populaire de Pinar del Río (ouest de l’île) à six mois de prison pour « accaparement »: il avait acheté des jouets, en toute légalité, pour les redistribuer à des enfants pauvres de la région. Alors que tous souffrent de problèmes de santé, aucun d’entre eux ne recevrait les soins qu’exige leur état. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme, telles qu’Amnesty International et RSF, ne sont pas autorisées à se rendre à Cuba.
Sur l’île, où la Constitution stipule que « la liberté de parole et de la presse est soumise aux buts de la société socialiste », seule la presse officielle est autorisée. Une centaine de journalistes indépendants, regroupés dans une dizaine d’agences de presse non reconnues par l’État, font l’objet d’un harcèlement constant. Depuis le début de l’année, quatre d’entre eux ont été interpellés et six autres placés en résidence surveillée. En 1999, cinquante avaient été interpellés et quarante-et-un placés en résidence surveillée.