(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors que Moisés Wolfenson, propriétaire d’un groupe de presse d’opposition, aurait été menacé d’emprisonnement par des proches du président de la République, Alejandro Toledo, s’il refusait de modifier la ligne éditoriale de ses journaux au bénéfice de l’actuel gouvernement. « Si elles étaient confirmées, ces pratiques rappelleraient tristement celles […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors que Moisés Wolfenson, propriétaire d’un groupe de presse d’opposition, aurait été menacé d’emprisonnement par des proches du président de la République, Alejandro Toledo, s’il refusait de modifier la ligne éditoriale de ses journaux au bénéfice de l’actuel gouvernement. « Si elles étaient confirmées, ces pratiques rappelleraient tristement celles en vigueur sous la présidence d’Alberto Fujimori, quand ce dernier menaçait de sanctions judiciaires les directeurs de chaînes de télévision qui critiquaient sa gestion », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
Dans une lettre adressée à Toledo, RSF a demandé qu’une enquête soit ouverte sur l’authenticité de ces menaces, et que leurs auteurs soient sanctionnés.
Selon les informations recueillies par RSF, Radio 11.60, une radio d’information continue de Lima, a révélé, le 22 juin 2002, que Wolfenson aurait été menacé par des proches du président Toledo au cours d’une réunion. La radio a diffusé un extrait d’un enregistrement d’une conversation, réalisé à l’insu des intéressés par la police anti-corruption, dans lequel on entend Salomon Lerner, responsable d’un organisme financier public, menacer Wolfenson d’emprisonnement s’il refusait de modifier la ligne éditoriale de ses publications en faveur du gouvernement. Wolfenson a confirmé le contenu de l’enregistrement. Ce dernier est propriétaire des quotidiens « El Chino », « El Men », « Todo Sport » et « La Razon », journal proche du parti d’opposition de l’ancien président Alan García (gauche). Accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de l’ex-chef des renseignements du régime du président Fujimori, Vladimiro Montesinos, Wolfenson fait depuis un mois l’objet d’une assignation à résidence.