(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation après les agressions dont ont été victimes Inving Leftor Magaña, cameraman de Telemundo, chaîne câblée de l’État d’Hidalgo (nord de Mexico), et Humberto Cásarez, du quotidien « Imagen » publié dans la ville de Fresnillo (État de Zacatecas, nord du pays). Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Santiago […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation après les agressions dont ont été victimes Inving Leftor Magaña, cameraman de Telemundo, chaîne câblée de l’État d’Hidalgo (nord de Mexico), et Humberto Cásarez, du quotidien « Imagen » publié dans la ville de Fresnillo (État de Zacatecas, nord du pays). Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Santiago Creel Miranda, Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a dénoncé « la multiplication des cas d’agressions et de menaces à l’encontre de journalistes » et a demandé l’ouverture d’une enquête sur chacune de ces affaires, alors que des agents de l’État sont mis en cause. Selon RSF, près d’une quinzaine de cas de menaces ou d’agressions ont été recensés en 2001.
Par ailleurs, RSF a protesté contre la convocation par le parquet d’Acapulco de Maribel Gutiérrez, du quotidien « El Sur » publié à Acapulco, dans l’État de Guerrero, (sud-est du pays). Cette dernière a été interrogée sur ses sources pour ses articles sur l’assassinat de l’avocate et militante des droits de l’homme, Digna Ochoa. « Tout journaliste entendu à quelque titre que ce soit sur des informations recueillies dans l’exercice de son activité a droit au respect de la confidentialité sur l’origine de ses informations », a déclaré Ménard.
« Malgré la poursuite d’une lente amélioration de la situation de la liberté de la presse, des fonctionnaires ou des élus, n’acceptant pas le rôle de contre-pouvoir de la presse, soumettent toujours des journalistes à des actes d’intimidation », a déploré Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, Leftor, cameraman de Telemundo, a été hospitalisé, le 24 juin 2002, après avoir été agressé par des agents de la police municipale de Pachuca, capitale de l’État d’Hidalgo. Il souffre d’une fracture de la jambe gauche. L’agression a eu lieu alors que le journaliste, ainsi qu’une vingtaine d’autres professionnels de l’information, couvraient une manifestation de l’Union des travailleurs agricoles (UNTA) violemment réprimée par des agents de la sécurité municipale. D’après les témoignages des journalistes présents sur les lieux, aucun motif ne justifiait l’agression de Leftor. Ce dernier a porté plainte.
Par ailleurs, Cásarez, du quotidien « Imagen », avait été agressé, le 31 mai, par le président du comité directeur de l’université autonome de Fresnillo (UAF), Gustavo Ramos, et le recteur, Jesús Bonilla Elizondo. L’agression avait fait suite à la publication, dans les colonnes du journal, d’informations relatives à de supposés actes de corruption de la part de la direction de l’UAF. Le journal a déposé une plainte auprès du parquet.
Toujours selon les informations recueillies par RSF, Gutiérrez, du quotidien « El Sur », a été interrogée, le 12 juin, par un fonctionnaire du parquet d’Acapulco, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Ochoa, avocate et militante des droits de l’homme. Cette convocation est intervenue suite à la publication, les 5, 6, 7, 8 et 9 juin, dans les colonnes d' »El Sur », d’une série d’articles sur les assassins présumés de Ochoa, informations que le parquet ignorait et qu’il n’est pas parvenu à vérifier. Au cours de l’audition, la journaliste a refusé de révéler l’identité de ses sources. Quelques jours avant la comparution de Gutiérrez, des agents de la police judiciaire du District fédéral et de l’État de Guerrero s’étaient rendus à la rédaction d' »El Sur » pour s’entretenir avec le directeur.