(RSF/IFEX) – RSF s’est indignée de la condamnation à trois ans de travaux d’intérêt général du journaliste indépendant José Manuel Caraballo, le 5 septembre 2003, pour un présumé délit de « falsification » de certificats de scolarité. « Il s’agit très clairement d’une décision destinée à museler toujours plus la presse indépendante », a déclaré RSF. « Les autorités font […]
(RSF/IFEX) – RSF s’est indignée de la condamnation à trois ans de travaux d’intérêt général du journaliste indépendant José Manuel Caraballo, le 5 septembre 2003, pour un présumé délit de
« falsification » de certificats de scolarité.
« Il s’agit très clairement d’une décision destinée à museler toujours plus la presse indépendante », a déclaré RSF. « Les autorités font régner un climat de peur parmi les journalistes indépendants qui exercent encore leur métier sur l’île. Intimidations et entraves se sont multipliées depuis la vague de répression qui a conduit à l’incarcération de 26 journalistes. Un grand nombre de ceux qui restent en liberté sont convoqués par la sécurité d’Etat, d’autres reçoivent des visites des mêmes services à leur domicile, tous sont menacés de peines pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison s’ils refusent d’abandonner leurs activités journalistiques », a dénoncé l’organisation.
Le 5 septembre, Caraballo, directeur de l’agence de presse APLA à Morón (province de Ciego de Ávila), a été condamné à trois ans de travaux d’intérêt général par le Tribunal populaire de la province. Il est accusé d’avoir falsifié des certificats scolaires à l’époque où il enseignait dans un centre de formation pour le tourisme. Un autre professeur, le secrétaire et le directeur adjoint de l’institution ont été jugés pour ce même délit, mais le journaliste est le seul à ne pas avoir bénéficié d’une réduction de peine.
Selon Caraballo, ce procès prouve l’intention des autorités de le surveiller en contrôlant ses allées et venues entre son travail et son domicile et en l’empêchant de quitter la province. « Il faudrait qu’ils me pressent le cerveau, car je continuerai à écrire, même sans mes mains », a déclaré le journaliste.
Caraballo dispose de dix jours pour faire appel devant le Tribunal suprême populaire.
Les autorités locales avaient déjà fait pression sur le journaliste. Le 10 juin, Caraballo avait été convoqué avec des collègues par un officier de la sécurité d’Etat de Morón. Pendant l’entretien, le journaliste avait refusé de signer un acte l’engageant à abandonner le journalisme indépendant. « La dissidence doit mourir maintenant », aurait alors déclaré l’officier. Caraballo avait également été convoqué le 7 juin et menacé d’une peine de vingt ans de prison s’il n’arrêtait pas d’exercer son métier.