(RSF/IFEX) – Le 14 janvier 2004 au matin, des agents de la Sécurité économique ont interpellé au siège de son journal Mahjoub Mohamed Salih, rédacteur en chef du quotidien « Al-Ayam », suspendu depuis le 3 décembre 2003. Ils ont exigé le paiement immédiat d’arriérés de taxes s’élevant à 90 millions de livres soudanaises (environ 348 350 […]
(RSF/IFEX) – Le 14 janvier 2004 au matin, des agents de la Sécurité économique ont interpellé au siège de son journal Mahjoub Mohamed Salih, rédacteur en chef du quotidien « Al-Ayam », suspendu depuis le 3 décembre 2003. Ils ont exigé le paiement immédiat d’arriérés de taxes s’élevant à 90 millions de livres soudanaises (environ 348 350 $US ; 276 500 euros). Depuis, Salih est en prison.
« Il est tout à fait normal qu’un journal paye ses impôts. En revanche, nous condamnons les méthodes utilisées par la Sécurité économique, notamment l’incarcération du rédacteur en chef d' »Al-Ayam », journal indépendant qui n’a plus aucune rentrée financière régulière depuis des mois, vu qu’il est victime de suspensions à répétition. Nous demandons aux autorités de libérer immédiatement Mahjoub Mohamed Salih, de faire preuve de plus souplesse pour le recouvrement des arriérés d’impôts, et enfin d’autoriser la reparution de ce quotidien qui est l’un des piliers de la presse au Soudan », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le 16 novembre, « Al-Ayam », avait été suspendu par les forces de sécurité (consulter l’alerte de l’IFEX du 18 novembre 2003). Autorisé à reparaître le 22 novembre, il avait été à nouveau victime d’une suspension le 3 décembre, pour une durée illimitée. Le quotidien était accusé de « menacer la sécurité et la stabilité du pays ». Chaque fois, ces suspensions sont intervenues à l’aube, après l’impression du quotidien, entraînant des pertes financières considérables.
La semaine du 12 janvier, Salih était en cours de négociation avec les services économiques du ministère des Finances pour échelonner le paiement de ses impôts. Le ministère avait accepté de réduire de moitié le montant des arriérés et le 17 janvier, une réunion était prévue pour mettre en place un calendrier des paiements, et donner une chance de survie économique à ce quotidien qui vient de fêter son 50e anniversaire.