(RSF/IFEX) – RSF condamne vivement l’assassinat de Antonio de la Torre Echeandía, de Radio Orbita, à Yungay (400 km au nord de Lima). L’organisation demande aux autorités politiques et judiciaires de n’exclure aucune piste dans leur enquête pour identifier les commanditaires de ce meurtre. Le 14 février 2004, alors qu’il sortait d’une réunion privée, De […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne vivement l’assassinat de Antonio de la Torre Echeandía, de Radio Orbita, à Yungay (400 km au nord de Lima). L’organisation demande aux autorités politiques et judiciaires de n’exclure aucune piste dans leur enquête pour identifier les commanditaires de ce meurtre.
Le 14 février 2004, alors qu’il sortait d’une réunion privée, De la Torre Echeandía, de la station locale Radio Orbita, a été agressé par deux individus armés d’un poignard. Mortellement blessé, le journaliste a eu le temps de donner le nom d’un de ses agresseurs à des témoins de la scène. Il est mort dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital.
Grâce aux déclarations de la victime, la police est parvenue à arrêter un des auteurs du crime : Hipólito Casiano Vega Jara, chauffeur du maire de Yungay, Armando León León, et présent à la réunion d’où sortait le journaliste avant d’être attaqué. Selon des témoins, il aurait eu une altercation avec ce dernier. Le maire lui-même aurait été présent lors de cet incident. León León, qui a quitté Yungay depuis, est considéré par la population locale comme l’instigateur de l’assassinat du journaliste. Le 17 février, les habitants ont muré les accès de la mairie pour l’empêcher de réintégrer son bureau et demandé sa destitution aux autorités compétentes, selon les informations rapportées par la presse locale.
Depuis plusieurs jours, De la Torre Echeandía avait introduit dans son programme d’information une nouvelle séquence intitulée « Con verdad y justicia » (« Avec la vérité et la justice »), dans laquelle il critiquait la gestion des affaires publiques et ouvrait son antenne aux dénonciations, parfois très virulentes, des auditeurs. Selon les informations recueillies par l’Institut presse et société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), une organisation internationale de défense de la liberté de la presse basée au Pérou, le journaliste faisait l’objet de menaces depuis plusieurs mois. Celles-ci arrivaient souvent par courrier ou par téléphone à la radio, surtout lors des antennes ouvertes aux auditeurs. Le 22 novembre 2003, il avait été frappé par une fonctionnaire des services publics de la municipalité. Le 15 octobre, il avait été victime d’un attentat à l’explosif à son domicile, qu’il avait dénoncé sans établir de responsabilité précise.