(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ: La liberté de la presse est en danger, estime les journalistes suite à la condamnation par le rapport sur les libertés civiles de la guerre menée contre le terrorisme Un nouveau rapport concernant l’impact sur les libertés civiles de la guerre contre le terrorisme devrait […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ:
La liberté de la presse est en danger, estime les journalistes suite à la condamnation par le rapport sur les libertés civiles de la guerre menée contre le terrorisme
Un nouveau rapport concernant l’impact sur les libertés civiles de la guerre contre le terrorisme devrait tirer les sonnettes d’alarme dans le monde du journalisme, déclare aujourd’hui la Fédération Internationale des Journalistes.
La FIJ, le groupement de journalistes le plus important au monde, a choisi la Journée internationale de la liberté de la presse (2005) pour lancer son rapport de 56 pages décrivant la manière dont les libertés civiles et la liberté d’expression sont sacrifiées sur l’autel de la sécurité par les états démocratiques.
« La réponse des gouvernements à la menace que représente le terrorisme est hors de proportion », selon le rapport. « La guerre au terrorisme aboutit à un défi pour la culture mondiale des droits de l’homme et des libertés civiles établies il y a presque 60 ans. »
Le rapport, produit conjointement par la FIJ et Statewatch, une organisation qui travaille pour les libertés civiles, énonce que :
a.. Les médias et le journalisme indépendant souffrent d’une « pesante atmosphère de paranoïa » qui conduit à des niveaux dangereux d’autocensure
b.. Les dissensions au sein des médias et en-dehors de ceux-ci sont limitées
c.. Les droits fondamentaux à un jugement impartial sont régulièrement bafoués
d.. Les gouvernements créent secrètement de gigantesques bases de données afin de surveiller leurs citoyens
e.. De nouvelles réglementations internationales sont adoptées dans un processus secret de « blanchiment de la politique »
Le rapport, qui comprend une analyse des développements politiques actuels ainsi qu’une enquête concernant une vingtaine de pays, conclut qu’environ la moitié des normes minimales établies dans la Déclaration universelle des droits de l’homme sont menacées par la guerre contre le terrorisme.
« Une atmosphère de peur et d’incertitude est créée et les libertés civiles balayées, même au sein d’états réputés tolérants et pluralistes, » a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ, lors du lancement du rapport aujourd’hui. « La Journée internationale de la liberté de la presse est le moment idéal pour exiger un retour à l’ouverture, à un mode de gouvernement transparent et à liberté d’expression pour tous. »
« Tout le monde est d’accord pour que des mesures soient prises pour protéger le public contre des attaques terroristes, » a déclaré Tony Bunyan, le Directeur de Statewatch. « Mais un bon nombre de ces mesures on peu, voire rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Ce rapport est un appel alarmant aux démocraties – au nom de la ‘politique de la peur’, nous risquons de nous enfoncer dans une société de surveillance où les valeurs démocratiques que nous croyions acquises ont été sacrifiées au nom de la ‘guerre contre le terrorisme' ».
Le rapport, qui dit que les gouvernements travaillent de plus en plus entre eux au sein de forums tels que le G8 pour contourner les résistances nationales face aux atteintes aux libertés civiles, illustre comment les pouvoirs croissants de la police, la détention de données et la surveillance « ont fourni de nouveaux pouvoirs sans précédents aux Etats à l’échelle mondiale ».
Les auteurs estiment que ces pouvoirs nuisent aux normes démocratiques, « parce qu’ils sont créés pour couvrir des processus qui demeurent largement opaques et en dehors de la sphère de responsabilité parlementaire. En même temps, ils mènent à la création d’une société de surveillance dans laquelle le citoyen est de plus en plus redevable aux autorités et à l’Etat ». Le rapport appelle ce processus « le blanchiment des politiques ».
Une première version du rapport a été débattue à une conférence international à Bilbao, au début du mois d’avril, où les participants ont appelé à la création d’une large coalition de groupes d’intérêts incluant les journalistes, les syndicats et les activistes des droits de l’Homme, pour faire campagne contre les atteintes aux libertés civiles et aux droits démocratiques.
Ce rapport, ainsi que les recommandations de la conférence de Bilbao, seront pris en compte par la direction mondiale de la FIJ qui va se réunir le mois prochain à Rome.
La FIJ représente plus de 500,000 journalistes dans plus de 110 pays