(RSF/IFEX) – RSF est scandalisée par l’acte d’intimidation dont a été victime, le 10 mai 2005, Pedro Pérez Natividad, directeur du quotidien « Primera Hora » à Nuevo Laredo (Etat de Tamaulipas, Nord-Est). Cet attentat est le deuxième visant un journaliste dans cette ville depuis le début de l’année, après celui qui a coûté la vie à […]
(RSF/IFEX) – RSF est scandalisée par l’acte d’intimidation dont a été victime, le 10 mai 2005, Pedro Pérez Natividad, directeur du quotidien « Primera Hora » à Nuevo Laredo (Etat de Tamaulipas, Nord-Est). Cet attentat est le deuxième visant un journaliste dans cette ville depuis le début de l’année, après celui qui a coûté la vie à Dolores Guadalupe García Escamilla, de la radio Estéreo 91 XHNOE, décédée le 16 avril des suites de ses blessures (consulter des alertes de l’IFEX des 19, 8 et 7 avril 2005).
« Le climat de terreur et d’impunité dont les journalistes font les frais dans les Etats du nord du Mexique atteint des proportions alarmantes et insupportables. Une nouvelle fois, nous exigeons qu’une enquête approfondie démasque non seulement les exécutants mais aussi les commanditaires de ces attentats à répétition contre la presse. Nous espérons aussi que le parquet spécial, mis en place au niveau fédéral, apportera tout son concours au processus judiciaire », a déclaré RSF.
Le 10 mai, aux alentours de 23h30 (heure locale), l’intérieur de la camionnette de Pérez a été entièrement soufflé par une bombe artisanale. Le véhicule était stationné devant le domicile du journaliste, à quelques rues du siège de la rédaction. En effectuant les premières constatations, la police a trouvé dans l’habitacle une bouteille de Coca-Cola et un chiffon imbibé d’essence.
« Je n’ai pas d’ennemi, ni de conflit avec qui que ce soit. J’ai peur car je ne sais pas d’où cela peut venir », a confié à RSF Pérez, qui a également assuré n’avoir reçu aucun avertissement. Le journaliste a néanmoins indiqué que l’un de ses collaborateurs, spécialiste des affaires criminelles, avait été la cible de menaces interceptées par la police. Il en avait été de même pour Garcia avant qu’elle ne soit victime d’un attentat par balles le 5 avril.
La publication par « Primera Hora » d’un article sur les narcotrafiquants du Cartel du Golfe pourrait être à l’origine de ce plasticage de véhicule. « Mais cette affaire remonte à huit mois, a poursuivi Pérez. Et ce thème a été traité par tous les médias, sur la base d’informations transmises par les autorités ».
Pour l’heure, des témoins ont affirmé avoir vu un homme d’environ un mètre soixante-dix, vêtu d’une veste à rayures, s’enfuir après l’explosion du véhicule de Pérez. Depuis le 12 mai, le directeur de « Primera Hora » bénéficie d’une protection de la police de l’Etat de Tamaulipas.