(RSF/IFEX) – RSF exprime sa profonde inquiétude après l’annonce du procès de Lamasiel Gutiérrez Romero, de l’agence Nueva Prensa Cubana, pour désobéissance civile et résistance aux forces de l’ordre. Le procès devait se tenir au tribunal municipal populaire de Nueva Gerona, à Isla de la Juventud (au large de Pinar del Río, Ouest), le 9 […]
(RSF/IFEX) – RSF exprime sa profonde inquiétude après l’annonce du procès de Lamasiel Gutiérrez Romero, de l’agence Nueva Prensa Cubana, pour désobéissance civile et résistance aux forces de l’ordre. Le procès devait se tenir au tribunal municipal populaire de Nueva Gerona, à Isla de la Juventud (au large de Pinar del Río, Ouest), le 9 août 2005.
« Une fois de plus, le gouvernement cubain cherche à museler les journalistes qui osent dire la vérité sur ces pratiques dictatoriales. Etant donné la sinistre mésaventure vécue par la journaliste le 14 juillet, le faux prétexte de la désobéissance civile ne doit tromper personne », a déclaré RSF.
La journaliste indépendante a contacté RSF le 8 août pour expliquer qu’elle allait être jugée le lendemain, pour « délit de résistance et désobéissance civile ». Les faits dont elle est accusée remontent au 14 juillet, jour où elle a été détenue arbitrairement pendant sept heures par trois agents de la sécurité de l’Etat. Elle avait alors été frappée, et avait opposé une certaine résistance lorsque les agents avaient commencé à la filmer, à la photographier et à prélever ses empreintes digitales. Elle avait refusé le même jour de signer son acte d’accusation. « Peu importe, tu seras jugée quand même », lui aurait répondu Eliaves Hernández, officier de la police nationale révolutionnaire qui l’accuse aujourd’hui.
Pendant sa détention, la journaliste a reçu la visite du chef des services de renseignements, qui lui a dit que, ne pouvant pas la juger pour des motifs politiques, il trouverait n’importe quel autre prétexte pour cela.
La journaliste a essayé de prendre un avocat, mais s’est entendu dire, par l’avocat de permanence ce jour-là, que l’accusateur étant un officier de la police nationale, elle n’avait aucune chance de trouver un défenseur qui accepterait de la défendre, et qu’en tous les cas cela ne servirait à rien.
La peine que risque Gutiérrez peut aller de l’amende à un ou deux ans d’assignation à résidence. « Dans le cas de l’assignation à résidence, je ne pourrai plus exercer mes activités journalistiques, je serai comme menottée », a déclaré la journaliste à RSF.