(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de la FIJ daté du 23 janvier 2006: La FIJ condamne la « Culture de l’indifférence » qui entoure les meurtres de journalistes alors que les médias ont été privés de 150 des leurs en 2005 La Fédération Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui la « culture de la négligence et de l’indifférence » […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de la FIJ daté du 23 janvier 2006:
La FIJ condamne la « Culture de l’indifférence » qui entoure les meurtres de journalistes alors que les médias ont été privés de 150 des leurs en 2005
La Fédération Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui la « culture de la négligence et de l’indifférence » qui entoure les meurtres et rend le journalisme plus dangereux que jamais. La FIJ déclare que 150 journalistes et travailleurs des médias ont été tués l’an dernier, ce qui est le total le plus élevé jamais atteint, et averti que la situation va encore se dégrader si les dirigeants politiques n’agissent pas pour traîner les assassins en justice.
Lors du lancement du rapport de la FIJ intitulé « Dans l’oeil du cyclone: record funeste pour les journalistes et les travailleurs des médias » présentant la liste des journalistes décédés l’an passé, le Secrétaire Général de la FIJ, Aidan White, a critiqué les gouvernements qui ne prennent pas les meurtres et les assassinats de journalistes au sérieux.
« Dans plus de 90% des cas, peu d’investigations sont effectuées par les autorités et seulement une poignée de tueurs sont traduits en justice », a-t-il dit. « Une combinaison de corruption policière, d’incompétence du monde judiciaire et d’indifférence politique a créé une culture de la négligence et de l’indifférence qui fait que la chasse aux journalistes et autres travailleurs des médias est ouverte toute l’année. »
Aidan White a déclaré également que l’immunité accordée aux assassins de journalistes « reste un des plus grands scandales de notre temps et ne peut plus être ignorée par la communauté internationale ». La FIJ a demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies de prendre des mesures et a exercé des pressions sur Kofi Annan, Secrétaire Général des NU, pour qu’ils mobilisent les gouvernements à agir contre la prise des journalistes comme cibles et leur assassinat.
« En vérité, même les gouvernements démocratiques ferment les yeux sur la crise causée par la violence vis-à-vis des médias, a déclaré M. White. « En Irak, où les travailleurs des médias osent à peine marcher dans les rues, il y a 18 cas de meurtres inexpliqués de journalistes et de travailleurs des médias par des soldats des Etats-Unis. La justice exige que les investigations appropriées soient menées. Si ce n’est pas le cas, la spéculation quant à la prise pour cible militaire de journalistes persistera. »
Le rapport de la FIJ estime que 89 des décès concernent des journalistes et des employés des médias tués « dans l’exercice de leur profession », nombre d’entre eux assassinés par des tueurs impitoyables travaillant pour des factions politiques ou des criminels. 61 autres victimes ont été tuées lorsqu’un désastre s’est déclenché alors qu’ils étaient en mission – 48 d’entre eux à Téhéran uniquement, lorsqu’un avion s’est écrasé, ce qui a soulevé la question de la sécurité de l’appareil militaire dans lequel ils voyageaient.
« La liste est un cruel catalogue de victimes sacrifiées et illustre d’une manière douloureusement détaillée comment les journalistes et les travailleurs des médias continuent à souffrir au nom de la liberté de la presse et de leur profession », a-t-il également dit.
La FIJ prévoit d’organiser partout dans le monde des manifestations le 8 avril prochain pour mettre en exergue ses exigences relatives au renforcement des actions prises contre l’impunité. Ce jour est l’anniversaire de l’attaque par les Etats-Unis du Palestine Hotel, un centre des médias à Bagdad, lors de laquelle deux journalistes, Taras Protsyuk de Reuters et José Couso, du réseau espagnol Telecinco, ont été tués. Un autre reporter, Tareq Ayyoub, est mort le même jour, lorsque les Etats-Unis ont bombardé les bureaux de Al Jazeera dans la ville.
Le rapport de la FIJ compte plus de pages cette année afin de donner des informations sur le programme de solidarité et d’aide de la Fédération par le biais du Fonds de Sécurité de la FIJ. Un appel spécial au début de 2005 en réponse au désastre du Tsunami en 2004, qui a causé la mort ou la disparition d’environ 89 journalistes et travailleurs des médias dans plus de 25 pays, a permis de recueillir plus de 100 000 euros. De plus, le Fonds de la FIJ a effectué des paiements aux familles et aux victimes dans plus de 25 pays, ainsi qu’aux victimes du tremblement de terre au Pakistan, qui a causé la mort de trois journalistes.
Un fonds spécial d’aide aux victimes des désastres a également été créé par la FIJ au nom de l’ancien vice-Président de la FIJ et Président de la Fédération Européenne des Journalistes, Gustl Glattfelder, qui est décédé l’an dernier.
« Les chiffres ne disent pas tout. Chaque cas est une tragédie personnelle et la souffrance et la douleur des survivants perdurent », a déclaré M. White. « Le fonds de sécurité apporte une aide modeste mais vitale aux familles, amis et collègues des victimes. Il permet de démontrer la réalité de la solidarité entre journalistes à une époque où les travailleurs des médias connaissent plus de risques que jamais auparavant ».
La FIJ représente plus de 500 000 journalistes dans plus de 110 pays.
Le rapport sera bientôt disponible en ligne en français.