(RSF/IFEX) – Karen Fischer et Christian Struwe, deux journalistes allemands qui collaboraient régulièrement à la radiotélévision publique allemande Deutsche Welle, ont été tués dans la nuit du 7 octobre 2006 par des inconnus dans la province de Baghlan. La police afghane a identifié six suspects. « Nous sommes attristés par cette tragique nouvelle qui intervient le […]
(RSF/IFEX) – Karen Fischer et Christian Struwe, deux journalistes allemands qui collaboraient régulièrement à la radiotélévision publique allemande Deutsche Welle, ont été tués dans la nuit du 7 octobre 2006 par des inconnus dans la province de Baghlan. La police afghane a identifié six suspects.
« Nous sommes attristés par cette tragique nouvelle qui intervient le jour même de l’inauguration du Mémorial des reporters à Bayeux (France) qui a pour objectif de rendre hommage aux dizaines de journalistes tués chaque année pour avoir voulu nous informer. Il est urgent que le gouvernement afghan identifie les coupables de ce lâche assassinat et détermine leurs motivations. Ce double meurtre doit inciter les journalistes étrangers à la prudence lors de leurs déplacements en Afghanistan », a déclaré l’organisation.
Karen Fischer, 30 ans, et Christian Struwe, 38 ans, journalistes indépendants, se rendaient à Bamiyan (Centre) pour y préparer un reportage sur les sites historiques, notamment les restes des bouddhas géants détruits par les taliban en 2001. Les journalistes s’étaient arrêtés sur la route dans la province de Baghlan (au nord de Kaboul). Dans la nuit, des inconnus armés de mitraillettes AK-47 les ont abattus sous leur tente. La voiture des journalistes a été criblée de balles. L’hypothèse du vol semble écartée puisque les meurtriers n’ont pas dérobé leurs passeports, équipements et véhicule. Les jeunes reporters voyageaient sans guide, ce qu’a regretté un représentant du ministère afghan de l’Intérieur.
Ce double meurtre intervient dans la province de Baghlan, une région relativement peu affectée par les opérations des taliban. Le 4 septembre dernier, le mollah Dadullah, l’un des chefs militaires du mouvement dirigé par le mollah Omar, a menacé de mort les journalistes qui publieraient les informations de l’OTAN. « Nous avons le droit islamique de tuer ces journalistes », avait-il déclaré à l’agence Associated Press.
Le gouvernement allemand a condamné ce crime avec « la plus grande fermeté » et demandé « qu’il soit élucidé et que ses auteurs en rendent des comptes ». Les autorités afghanes affirment avoir identifié six personnes qu’elles vont interroger.
Ce meurtre de journalistes étrangers est le premier depuis novembre 2001. Sept journalistes occidentaux et un reporter afghan avaient alors été tués près de Jalalabad et dans le nord du pays.