(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne l’agression dont a été victime François Louis, photographe du quotidien « Le Nouvelliste », le 3 novembre 2006 à Port-au-Prince. Le journaliste a été pris à partie par des soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) alors qu’il couvrait une manifestation de partisans de l’ancien […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne l’agression dont a été victime François Louis, photographe du quotidien « Le Nouvelliste », le 3 novembre 2006 à Port-au-Prince. Le journaliste a été pris à partie par des soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) alors qu’il couvrait une manifestation de partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.
« Les casques bleus de la Minustah ont outrepassé leur mission en empêchant un photographe de faire son travail. Cet incident est d’autant plus condamnable que la Minustah a justement vocation à protéger la population, journalistes inclus, contre la violence des gangs. Des brutalités de ce genre peuvent à tout moment ressusciter une situation instable, à laquelle la presse a déjà payé un lourd tribut. La rédaction du « Nouvelliste » est en droit d’attendre des excuses du commandement de la Minustah et ce dernier devra sanctionner les abus de ses subordonnés », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 3 novembre 2006, une manifestation de partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, dont certains réclament leur réintégration dans l’administration publique sous peine de représailles, a fait un mort à Martissant, l’une des banlieues les plus dangereuses de Port-au-Prince. François Louis, qui couvrait l’événement pour le quotidien « Le Nouvelliste », a été appréhendé par des soldats sénégalais de la Minustah.
« Les militaires africains me retenaient de force, en tirant rageusement mon maillot. Ils ont voulu détruire mes images. Ils craignaient de voir leurs visages apparaître dans le journal et d’être ainsi la cible des gangs », a expliqué le photographe à Reporters sans frontières. Certains clichés pris par François Louis ont été rendus inexploitables. Le photographe a déploré auprès de Reporters sans frontières que les casques bleus se soucient parfois plus de leur propre sécurité que de la stabilisation du pays. Au cours de la semaine du 1er novembre, un millier de personnes ont manifesté contre la Minustah à Cité Soleil, le plus grand bidonville d’Haïti, tenu par les gangs.