(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 12 septembre 2007, de Habib Saleh, cyberdissident et écrivain syrien, après 27 mois de détention. « Nous sommes extrêmement heureux de la libération de Habib Saleh. Condamné à la suite d’un procès injuste devant une cour martiale, il n’aurait jamais dû être incarcéré. Il faut […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 12 septembre 2007, de Habib Saleh, cyberdissident et écrivain syrien, après 27 mois de détention.
« Nous sommes extrêmement heureux de la libération de Habib Saleh. Condamné à la suite d’un procès injuste devant une cour martiale, il n’aurait jamais dû être incarcéré. Il faut désormais que le parti Baas cesse son acharnement contre les voix dissidentes et permette la libération de Michel Kilo et de Muhened Abdulrahman, toujours emprisonnés », a déclaré l’organisation.
Cette décision du tribunal militaire de Homs intervient après qu’une demande avait été rédigée par son avocat, Me Ibrahim Melki, la loi syrienne permettant aux détenus d’être libérés après avoir purgé les trois quarts de leur peine.
Arrêté le 29 mai 2005 dans son bureau à Tartous, à 130 km au nord de Damas, Habib Saleh avait été condamné, le 16 août 2006, à trois ans de prison, à l’issue d’un procès inéquitable devant le tribunal militaire de Homs. Il était accusé d’avoir « propagé des informations mensongères », après la publication sur le web, notamment sur le site http://www.elaph.com , de plusieurs lettres ouvertes au parti Baas, dans lesquelles il critiquait durement le régime. Selon son avocat, la mise en ligne d’un article virulent sur la guerre israélo-arabe de 1967 serait également à l’origine de sa condamnation.
Collaborateur du quotidien privé libanais « An-Nahar », Habib Saleh avait déjà été arrêté en 2001, avec neuf autres militants démocrates alors qu’il présidait le Forum de Tartous pour le dialogue démocratique national. Ces arrestations avaient mis fin à la relative période d’ouverture, baptisée « Printemps de Damas », qui avait suivi l’arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad, en juin 2000.
Reconnu coupable, en mai 2002, de « tentative de changer la Constitution par des moyens illégaux », d' »incitation aux dissensions confessionnelles et à la sédition », de « propagation d’informations mensongères » et de « tentative de nuire à l’image de l’Etat », il avait été condamné à trois ans de prison.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad, la Syrie est devenue l’un des trous noirs d’Internet, avec le filtrage systématique des publications en ligne d’opposition et une répression des dissidents et journalistes indépendants s’exprimant sur la Toile.