RSF demande aux autorités de faire preuve de transparence dans les procédures judiciaires et cesser de faire obstruction au travail des journalistes palestiniens.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 14 juin 2019.
C’est la première journaliste à recevoir une condamnation. Emprisonnée depuis le 24 juillet 2018, Lama Khater avait passé 34 jours d’interrogatoire et attendu indéfiniment en détention administrative. Le lundi 10 juin 2019, la justice israélienne l’a condamnée à 13 mois de prison et 4000 shekels (1000 euros) d’amende pour “incitation aux activités hostiles envers Israël” et pour avoir entretenu des liens avec le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël.
Comme Lama Khater, au moins deux autres journalistes palestiniens sont soupçonnés d’avoir été en contact avec le Hamas, parmi lesquels Mohammed Anwar Mona, mais aussi Mustafa Al-Kharouf, basé à Jérusalem-Est, qui risque l’expulsion. Pour justifier et prolonger leur détention administrative, les autorités israéliennes invoquent des motifs sécuritaires et affirment systématiquement détenir des “dossiers secrets” prouvant les liens de ces journalistes avec le mouvement. Or, d’après des informations recueillies par RSF, les questions lors des interrogatoires portent à chaque fois sur leur travail de journaliste.
“Les interrogatoires des journalistes palestiniens orientés autour de leur travail laissent sérieusement penser que leur arrestation par les autorités israéliennes n’est pas motivée par des motifs sécuritaires mais bien par leur travail journalistique et que ces ‘dossiers secrets’ n’ont aucun fondement, estime le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). La justice israélienne doit faire preuve de plus de transparence dans les procédures et cesser de présumer les journalistes palestiniens sympathisants des groupes terroristes.”
A ce jour, Israël occupe la 88ème place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2019, publié par RSF.