(RSF/IFEX) – RSF se félicite que la Cour de cassation ait rendu sa décision dans l’affaire du journaliste tué Jean Dominique. « Après presque onze mois de blocage devant la Cour de cassation, la procédure va enfin pouvoir reprendre son cours », a déclaré l’organisation. « Les autorités tiennent leur promesse », a constaté, satisfait, Robert Ménard, secrétaire général […]
(RSF/IFEX) – RSF se félicite que la Cour de cassation ait rendu sa décision dans l’affaire du journaliste tué Jean Dominique. « Après presque onze mois de blocage devant la Cour de cassation, la procédure va enfin pouvoir reprendre son cours », a déclaré l’organisation.
« Les autorités tiennent leur promesse », a constaté, satisfait, Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Début juin 2004, à Port-au-Prince, le président Boniface Alexandre, le Premier ministre Gérard Latortue et le ministre de la Justice Bernard Gousse avaient pris l’engagement auprès d’une délégation de l’organisation que la Cour de cassation se serait prononcée sur les dossiers des journalistes tués Dominique et Brignol Lindor avant la fin de l’année judiciaire, fin juillet.
« Cette décision confirme que, face à ces deux dossiers, l’attitude des nouvelles autorités est radicalement différente de celle du précédent gouvernement. Mais elle ne signifie pas la fin de l’impunité. Il faut maintenant qu’un nouveau juge d’instruction soit nommé et qu’il dispose des moyens nécessaires pour que les exécutants et les commanditaires soient enfin punis », a déclaré Ménard.
Contacté par RSF, le ministre de la Justice a indiqué que dans l’affaire Lindor, le dossier était « en bonne voie » et que la décision de la Cour de cassation serait rendue avant fin juillet. Il a également indiqué avoir reçu un rapport intermédiaire concernant l’enquête sur la mort, le 7 mars dernier, du reporter espagnol Ricardo Ortega et que celui-ci serait transmis aux autorités espagnoles la semaine prochaine.
Dans un rapport publié le 6 juillet 2004, RSF soulignait que « ces affaires sont primordiales pour l’instauration d’un climat de confiance pour les journalistes. Leur résolution sera le signe d’un retour progressif à l’Etat de droit attendu par toute la société mais aussi par les journalistes qui se sentent démunis face aux groupes armés ».
Le 1er juillet, la Cour de cassation a rejeté le recours présenté par trois prévenus. Ces derniers sont en cavale depuis le départ de Jean-Bertrand Aristide. Un juge d’instruction doit maintenant être désigné par le doyen du tribunal de première instance, Jean-Joseph Lebrun.
Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, a été abattu le 3 avril 2000 avec Jean-Claude Louissaint, gardien de la station. Après quatre ans marqués par de nombreux obstacles, l’enquête s’était conclue le 21 mars 2003. Six exécutants, déjà détenus, étaient inculpés. En revanche, aucun commanditaire n’a été désigné.
Animateur d’une émission sur Radio Echo 2000, une station de Petit-Goâve (70 km au sud-ouest de Port-au-Prince), Lindor a été tué à coups de pierres et de machettes le 3 décembre 2001 par des membres de l’organisation Domi Nan Bwa, proche de Fanmi Lavalas. Le dossier est devant la Cour de cassation depuis mars 2003.
Mortellement blessé alors qu’il couvrait, le 7 mars 2004, une manifestation d’opposants à l’ancien président Aristide, Ortega, envoyé spécial de la chaîne Antena 3, est décédé peu après son transfert à l’hôpital. Le 8 juin, le ministre de la Justice, Gousse, a déclaré à RSF avoir sollicité auprès du procureur un premier rapport sur l’état d’avancement de l’enquête sur la fusillade du 7 mars. Il s’est engagé à le transmettre aux autorités espagnoles de Port-au-Prince dès qu’il serait en sa possession.
Pour plus d’informations, consultez « La liberté de la presse retrouvée, un espoir à entretenir », le rapport de RSF publié le 6 juillet et disponible sur http://www.rsf.org.