Abbou a été soumis à une fouille à corps dans les bureaux de la douane peu après son débarquement d'un avion en provenance du Maroc.
(OLPEC/IFEX) – Tunis, 27 février 2010 – Des policiers en civil à l’aéroport international de Tunis Carthage ont proféré, samedi 27 février, des menaces et des insultes à l’encontre de l’avocat Mohamed Abbou, qui venait de débarquer d’un avion en provenance du Maroc.
Le défenseur des droits de l’Homme et ancien prisonnier politique a été soumis à une fouille à corps dans les bureaux de la douane. Les agents ayant commis cet acte dégradant ont présenté une autorisation des services de la sécurité de l’aéroport. Une copie du rapport annuel du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) sur la liberté de la presse dans le monde en 2009 lui a été confisquée.
Après l’achèvement des formalités douanières, des policiers en civil ont insulté Mohamed Abbou, lui adressant des propos vulgaires et injurieux et le poussant violemment vers la porte de sortie. La scène s’est déroulée sous les regards d’un grand nombre de voyageurs.
L’avocat Mohamed Abbou a déclaré à l’OLPEC qu’un policier l’a menacé de le renvoyer en prison.
Les autorités de l’aéroport de Tunis Carthage ont également confisqué quatre autres copies du rapport du CPJ, deux livres et un numéro du journal hebdomadaire marocain « Al Ayam » au journaliste Lotfi Hidouri, qui rentrait lui aussi du Maroc en compagnie de Mohamed Abbou.
Aussitôt rentré chez lui, l’avocat a été placé sous une surveillance policière renforcée et pris en filature dans tous ses déplacements.
Mohamed Abbou a précisé à l’OLPEC que la surveillance policière établie autour de son domicile depuis deux semaines se poursuit et que certains de ses confrères et amis ont été empêchés d’y accéder, même durant la période qu’il a passée à Casablanca au Maroc.
L’OLPEC :
– Dénonce fermement l’agression contre l’avocat Mohamed Abbou et tous les actes discriminatoires et vindicatifs ciblant les défenseurs des droits de l’Homme et les journalistes durant leurs déplacements par l’aéroport de Tunis Carthage ;
– Condamne la saisie abusive et arbitraire par les autorités de l’aéroport des documents, livres et journaux pris en possession des voyageurs.