En 2012, le photo-journaliste, Ahmed Ismail Hassan, a été mortellement blessé par les autorités bahreïnies. Hassan documentait les manifestations lors des soulèvements à Bahreïn, et recevait régulièrement des menaces des forces de l’ordre bahreïnies pour son travail. À ce jour, le cas de Hassan reste classé comme « en attente d’enquête ».
Ahmed Ismail Hassan a 22 ans lorsqu’il est mortellement blessé par les autorités bahreïnies. Hassan était un caméraman et un journaliste qui couvrait régulièrement les marches de protestation et les rassemblements dans tout le royaume du Bahreïn. Alors qu’il documentait une protestation au sud de Manama, il a reçu une balle dans la cuisse tirée par les forces de l’ordre qui s’est avérée fatale quelques heures plus tard.
Hassan documentait l’ensemble des manifestations pro-démocratie au Bahreïn depuis la première manifestation du 14 février 2011. Hassan diffusait régulièrement ses images et des séquences vidéo sur YouTube que les médias régionaux utilisaient pour leurs couvertures des protestations de masse et de la répression gouvernementale au Bahreïn. En raison de la nature de son travail du ciblage systématique des journalistes par le gouvernement bahreïni, Hassan avait déjà été pris pour cible et arrêté par les forces de l’ordre, et reçu des menaces à plusieurs reprises.
Le 31 mars 2012, un rassemblement était organisé à Salmabad au sud-ouest de Manama, la capitale du Bahreïn, où des manifestants protestaient contre le Grand Prix de Formule 1. Les forces de sécurité bahreïnies ont systématiquement attaqué et violé les droits des manifestants par le passé, et Hassan a fait le déplacement pour documenter la manifestation et les abus éventuels. Après que la police anti-émeute ait dispersé les manifestants avec des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, des hommes armés accompagnés par les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Hassan a reçu une balle dans la cuisse qui a rompu une grande artère. Des témoins ont rapporté que Hassan avait été spécifiquement visé parce qu’il était en possession d’une caméra vidéo. Hassan a cherché un traitement dans un hôpital privé, où il a été admis à l’unité de soins intensifs. Des agents de la Direction des enquêtes criminelles (DEC) sont arrivés à l’hôpital et pour interroger sa famille pendant que la police anti-émeute encerclait l’hôpital. Hassan a ensuite été transféré au Complexe médical de Salmaniya, un établissement de santé publique, où il est mort de sa blessure par balle.
Aujourd’hui, plus de cinq ans après sa mort, aucun auteur n’a pas été identifié dans l’assassinat de Ahmed Ismail Hassan et aucune accusation criminelle n’a été déposée. Bien que l’Organisation des Nations Unies ait demandé une enquête sur les événements, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a indiqué que l’enquête judiciaire reste « non résolue. »
Les acteurs principaux
Ahmed Ismail Hassan: un photo-journaliste de 22 ans qui a documenté les protestations et les manifestations du Bahreïn de 2011 avant d’être mortellement blessé en 2012.
Ismail Moussa: le père de Ahmed Ismail Hassan, nouvellement retraité. Il a commencé à utiliser l’équipement de son fils pour continuer à documenter les abus du gouvernement bahreïni contre les manifestants après la mort de son fils.
Ministère de l’Intérieur: Le ministère de l’Intérieur est l’organisme gouvernemental responsable de la sécurité nationale, de la sécurité publique, et de l’application de la loi. Le ministère de l’Intérieur est l’organisme gouvernemental impliqué dans les violations systématiques et généralisées des droits de la personne. Après la mort de Hassan, le ministère de l’Intérieur a publié une déclaration précisant que la cause du décès était une blessure par balle qui avait été tirée d’un véhicule civil.
L’autorité des affaires de l’information (AAI): L’AAI est l’organisme gouvernemental responsable de la gestion des médias publics qui incluent, entre autres, l’agence de presse du Bahreïn et la société de radio et de télévision du Bahreïn. L’AAI réglemente la presse et toutes les publications et agit en qualité d’organe de presse officiel du gouvernement. Après la mort de Hassan, l’AAI a déclaré qu’il s’agissait d’un meurtre et a demandé l’ouverture d’une enquête officielle.
Ce que font les membres de l’IFEX
Reporters sans frontières (RSF) a déjà publié des articles et des déclarations à ce sujet et condamné publiquement l’assassinat de Ahmed Ismail Hassan. RSF a également envoyé une lettre à l’ancien secrétaire de la Défense des États-Unis, Chuck Hagel, lui demandant d’aborder la question de la liberté d’information au Bahreïn avec ses « interlocuteurs bahreïnis. » La lettre traite directement de la mort injuste d’Ahmed et demande qu’Hagel consacre une attention sincère à cette question.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a publié des articles sur l’affaire en conjonction avec l’auteure Elizabeth Dickinson. Dickinson est une blogueuse invitée du CPJ et auteure du livre Qui a tiré sur Ahmed?, un compte rendu détaillé de la mort de Ahmed Ismail Hassan et la quête pour la justice menée par sa famille.
Les Américains pour la démocratie et les droits de l’homme au Bahreïn (ADHRB) a également publié des articles à propos de Ahmed. Dans son allocution, au cours de l’Examen Périodique Universel du Bahreïn, ADHRB a utilisé le cas de Ahmed en relation avec la liberté et la sécurité des journalistes et de la presse.
Le Bahrain Centre for Human Rights (BCHR) a déjà collaboré avec des organisations telles que RSF et le CPJ sur le cas de Ahmed. Leurs articles viennent appuyer les efforts de l’IFEX pour sensibiliser la population aux dangers de l’impunité.