(RSF/IFEX) – Le journaliste et directeur de publication Ali Lmrabet, emprisonné depuis le 13 mai 2003 et condamné à trois ans de prison, a comparu, le 22 octobre, devant le tribunal de Rabat pour une autre affaire remontant à 2001. Le journaliste est poursuivi pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public ou […]
(RSF/IFEX) – Le journaliste et directeur de publication Ali Lmrabet, emprisonné depuis le 13 mai 2003 et condamné à trois ans de prison, a comparu, le 22 octobre, devant le tribunal de Rabat pour une autre affaire remontant à 2001.
Le journaliste est poursuivi pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public ou susceptibles de lui porter atteinte » en raison d’articles parus en 2001. Le 21 novembre 2001, il avait été condamné à quatre mois de prison et une amende de 30 000 dirhams (environ 3 260 $US ; 2 760 euros). Le parquet de Rabat avait immédiatement fait appel. Le procès en appel prévu le 22 octobre a été différé au 7 janvier 2004, à la demande des avocats de Lmrabet. Toutes les pièces du dossier ne leur avaient pas été communiquées.
Avant que le procès soit suspendu, Lmrabet s’est adressé aux représentants de la presse présents dans la salle, notamment de nombreux correspondants des médias espagnols. Il a déclaré que deux hommes lui avaient rendu visite dans sa cellule la veille et avaient menacé de l’accuser de trafic de haschich au sein de la prison. Ils ont également menacé de dissimuler, en son absence, d’importantes quantités de haschich dans ses affaires s’il continuait d’écrire dans la presse. Des articles écrits par Lmrabet depuis son incarcération sont en effet paru dans divers journaux à l’étranger, parmi lesquels le quotidien français « Le Monde » ou le magasine « Courrier International ».
Lmrabet, directeur de publication de l’hebdomadaire « Demain Magazine », avait été condamné en 2001 pour « diffusion de fausses informations » suite à la publication dans « Demain Magazine » d’un article intitulé « le Palais de Skhirat serait en vente ». Pour Lmrabet, la véritable raison de ces poursuites est la publication (dans le numéro du 27 octobre 2001 de « Demain Magazine ») des bonnes feuilles du livre du journaliste du quotidien « Le Monde », Jean-Pierre Tuquoi sur le Maroc, « Le dernier roi ». Lmrabet avait été condamné en vertu de l’article 42 du code marocain de la presse. Suite à ce verdict, « Demain Magazine » avait été interdit de paraître pendant un mois.