D'après les enquêteurs, Silvestre aurait été exécuté sur ordre de l'homme d'affaires Matías Avelino Castro, qui aurait voulu se venger d'un article publié par le journlaiste le mettant en cause dans des faits criminels.
(RSF/IFEX) – La piste professionnelle se confirme dans l’enquête sur l’enlèvement et l’assassinat, le 2 août 2011, de José Agustín Silvestre de los Santos (alias « Gajo »), présentateur du programme « La Voz de la Verdad » (La voix de la vérité) pour la chaîne régionale Caña Teve et directeur d’une revue du même nom, dans l’est du pays. Les autorités assurent avoir identifié les auteurs du crime.
« Nous saluons les efforts engagés au cours de l’enquête et les progrès rapides auxquels ils ont donné lieu. La résolution de cette affaire doit constituer un signal dans la lutte contre l’impunité. Alors que le mobile professionnel se confirme, nous devons rappeler que la République Dominicaine demeure un pays à risques pour les journalistes qui abordent des sujets tels que l’insécurité, la corruption et le crime organisé », a déclaré Reporters sans frontières.
D’après les enquêteurs, Silvestre aurait été enlevé et exécuté sur ordre de Matías Avelino Castro dit « Daniel » – également connu sous la fausse identité de Joaquín Espinal Almeyda – propriétaire d’un hôtel et d’une agence de publicité. Celui-ci aurait voulu se venger d’un article publié par « Gajo » le mettant en cause dans des faits criminels, dont l’assassinat de deux personnes à La Romana. Avelino aurait commandité l’assassinat du journaliste auprès d’Ángel Amed Mañón Gutiérrez, arrêté avec l’arme du crime le 7 août dernier et qui a, depuis, reconnu les faits. La police a également identifié, le 9 août, trois autres complices présumés : Denny Júnior Serrano, Elvin Canario de Oleo et Fermín Marcelino Calderón. Les trois hommes, ainsi que le commanditaire, sont actuellement recherchés.
Toujours selon la police, des traces de sang du journaliste ont été découvertes dans un véhicule loué auprès d’une agence. Une fois le crime commis, Avelino aurait téléphoné au directeur de l’agence, Antonio Rafael Fulgencio Lan, pour lui demander de détruire le contrat de location. Arrêté et inculpé à son tour pour complicité, Fulgencio s’est vu notifier, le 9 août, trois mois de détention préventive. Ses avocats comptent faire appel de cette décision.