(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF du 4 février 2000: Paris, le 4 février 2000 Pour diffusion immédiate Argentine : Procès Cabezas Reporters sans frontières se félicite du verdict et annonce qu’elle suivra de près le travail de la commission chargée d’enquêter sur les « zones d’ombres » que laisse le procès Reporters sans […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF du 4 février 2000:
Paris, le 4 février 2000
Pour diffusion immédiate
Argentine : Procès Cabezas
Reporters sans frontières se félicite du verdict et annonce qu’elle suivra de près le travail de la commission chargée d’enquêter sur les « zones d’ombres » que laisse le procès
Reporters sans frontières (RSF) se félicite du verdict rendu le 2 février dernier par la tribunal de Dolores (province de Buenos Aires) qui condamne à des peines de prison à perpétuité huit des dix accusés du meurtre du photographe José Luis Cabezas. Pour Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, cette décision constitue « un incontestable pas en avant dans la lutte contre l’impunité en Amérique latine, continent où chaque année des journalistes sont assassinés sans que leurs auteurs soient inquiétés ». Néanmoins, RSF déplore que des « zones d’ombres » subsistent après le procès. C’est pourquoi l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse salue la décision, annoncée le 3 février par Carlos Ruckauf, gouverneur de la province de Buenos Aires, de créer une commission chargée d’enquêter sur ces zones d’ombres. Robert Ménard a annoncé que RSF « suivra de près le travail de cette commission ».
Le 2 février 2000, les juges du tribunal de Dolores ont condamné à la prison a perpétuité huit des dix accusés du meurtre, dont trois membres de la police de Buenos Aires. Le lendemain Carlos Ruckauf a annoncé la création d’une commission chargée de poursuivre l’enquête. Pour RSF, cette commission devra en priorité enquêter sur le rôle joué par la police de Buenos Aires dans l’assassinat du journaliste de l’hebdomadaire Noticias. La commission devra ainsi répondre à plusieurs questions : Pinamar a-t-elle été, ou non, décrétée zone libérée par le commissaire Alberto Gomez en vue de laisser le champ libre aux meurtriers? Comment l’inspecteur Oscar Viglianco a-t-il pu annoncer à la femme du photographe, dès le 25 janvier 1997 et avant même que soit pratiquée une autopsie, que celui-ci avait été tué de deux balles? Quelle est la responsabilité éventuelle de membres de la police de Buenos Aires dans l’élaboration d’une fausse piste, dite des « Pepitos », au début de l’enquête? Ensuite, la commission devra tenter d’apporter une explication satisfaisante sur les conditions dans lesquelles ont été retrouvés l’arme du crime et l’appareil photo du journaliste. Elle devrait notamment entendre Eduardo Duhalde, ancien gouverneur de la province de Buenos Aires, qui avait, quelques semaines avant le procès, affirmé à la presse avoir retrouvé le deuxième revolver ayant servi à l’homicide.
Le cadavre carbonisé de José Luis Cabezas, de l’hebdomadaire Noticias, avait été retrouvé le 25 janvier 1997 à Pinamar, cité balnéaire de la province de Buenos Aires, avec deux balles dans la tête et les mains attachées dans le dos par des menottes. L’année précédente, le photographe avait illustré une enquête sur la corruption de policiers de la province de Buenos Aires. Peu avant sa mort, il enquêtait sur les activités de l’homme d’affaires Alfredo Yabrán. L’enquête, marquée à ses débuts par de nombreuses irrégularités puis par le suicide d’Alfredo Yabrán avait pris fin le 14 décembre 1998, dix personnes étant accusées du meurtre du photograhpe. Leur procès, qui s’est conclu le 2 février dernier, s’était ouvert le 14 décembre 1999.