(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Jorge Quiroga, RSF a exprimé sa profonde indignation après la mort de Juan Carlos Encinas, reporter du journal télévisé Enlace sur Canal 21. L’organisation a demandé au Président de tout mettre en oeuvre pour que les assassins du journaliste soient identifiés et punis. « Il […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Jorge Quiroga, RSF a exprimé sa profonde indignation après la mort de Juan Carlos Encinas, reporter du journal télévisé Enlace sur Canal 21. L’organisation a demandé au Président de tout mettre en oeuvre pour que les assassins du journaliste soient identifiés et punis. « Il s’agit de la plus grave atteinte à la liberté de la presse en Bolivie au cours de ces dernières années », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Il appartient à votre gouvernement de démontrer sa volonté de faire respecter la liberté de la presse en s’assurant que l’enquête sur cet assassinat sera approfondie et impartiale », a souligné le secrétaire général de RSF, qui a rappelé que des éléments de l’armée sont mis en cause dans cette affaire.
Selon les informations recueillies par RSF, Encinas a été mortellement blessé, le 29 juillet 2001, alors qu’il couvrait le conflit entre deux organisations rivales pour le contrôle d’une coopérative minière, la Cooperativa Multiactiva Catavi Ltda, située à El Alto (19 kilomètres de La Paz). Le journaliste était présent à la mine lorsque, vers 7h30 (heure locale) du matin, l’une des organisations a encerclé le site, et tiré plusieurs coups de feu. Blessé à l’aine, il n’a pu être évacué, les assaillants refusant de laisser sortir les blessés. Encinas est mort vers 15h00, alors qu’on venait d’autoriser son transfert à l’hôpital. Roger Romero, producteur de l’émission Enlace, a confirmé que les informations collectées sur place devaient être diffusées pendant le journal. Le 5 juillet 2000, Encinas avait déjà été la cible de tirs alors qu’il couvrait le même conflit autour de la Cooperativa Multiactiva Catavi Ltda. À l’époque, sa caméra avait été détruite.
D’après la Fédération des travailleurs de la presse de Bolivie (FTPB) et le Syndicat des travailleurs de la presse d’El Alto, une expertise balistique réalisée par la police judiciaire démontrerait que les munitions utilisées le 29 juillet pourraient provenir d’un stock de l’armée. Deux sous-officiers de l’armée de l’air, les sergents Renato Limache Ticona et Humberto Quisbert Limache, sont soupçonnés d’avoir fourni les armes aux assaillants. Des témoins les auraient vus sur les lieux de l’incident. Limache Ticona est soupçonné d’avoir lui-même tiré sur le journaliste.
Quiroga a été investi président de la République le 7 août après la démission, pour raisons de santé, du général Hugo Banzer dont il était le vice-président. Il assumera cette fonction jusqu’à la fin du mandat de son prédécesseur, fixée à août 2002.