(RSF/IFEX) – RSF a protesté suite à la condamnation à douze mois de prison, peine commuable en une amende de 600 $US, de Marcel Chéry et Gustavo Aparicio, du quotidien « El Panamá América », pour « injures » envers Winston Spadafora, ex-ministre de l’Intérieur et de la Justice. Dans une lettre adressée à Adán Arnulfo Arjona, président de […]
(RSF/IFEX) – RSF a protesté suite à la condamnation à douze mois de prison, peine commuable en une amende de 600 $US, de Marcel Chéry et Gustavo Aparicio, du quotidien « El Panamá América », pour « injures » envers Winston Spadafora, ex-ministre de l’Intérieur et de la Justice.
Dans une lettre adressée à Adán Arnulfo Arjona, président de la Cour suprême de justice, Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a demandé qu’aucune peine de prison ne soit prononcée en appel contre les journalistes. « Les peines de prison pour des délits de presse doivent être définitivement écartées car elles contraignent les journalistes à l’autocensure », a-t-il déclaré.
L’organisation a rappelé que, dans un texte adopté en janvier 2000, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression des Nations unies a établi que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».
Le 7 août 2003, les journalistes Chéry et Aparicio de « Panamá América », ont été condamnés à un an de prison, commuable en une amende de 600 $US, pour avoir « injurié » Spadafora dans un article publié en 2001. Actuellement magistrat de la Cour suprême, Spadafora était ministre de l’Intérieur et de la Justice quand l’article est paru.
Les deux journalistes avaient publié un reportage sur l’utilisation du Fonds d’investissement social (Fondo de Inversión Social, FIS) dans la construction d’une route à Iturralde (40 kilomètres à l’ouest de la capitale). D’après les journalistes, cette nouvelle route menait presque exclusivement à la propriété privée de Spadafora.
Selon le directeur du quotidien, Octavio Amat, les journalistes n’avaient imputé aucun délit à Spadafora, mais s’étaient contentés de constater que la route menait à la propriété du ministre. L’ancien ministre affirme pour sa part que les informations contenues dans l’article étaient inexactes et qu’il s’agissait d’une atteinte à son honneur et à sa dignité.
Lors du procès, l’indépendance du juge, Secundino Mendieta, a été mise en cause par les journalistes, Spadafora étant son supérieur hiérarchique.