La sentence de deux mois de prison ferme contre Fatma-Zohra Amara a été remplacé par une amende en appel.
(RSF/IFEX) – Le 12 juillet 2012 – Le 7 juillet 2012, la cour d’Appel d’Annaba (Est) a annulé la peine de deux mois de prison ferme à laquelle avait été condamnée pour “diffamation” Fatma-Zohra Amara, journaliste au quotidien Akher Sâa, au mois de juin.
“Certes soulagés par l’annulation de la peine de prison ferme, nous déplorons ce nouveau jugement, qui maintient la condamnation pour diffamation, assortie d’une amende et de dommages et intérêts à l’encontre de la journaliste qui n’avait fait que remplir son devoir d’information. Nous considérons que les montants en question, qui atteignent un total de 120 000 dinars (environ 1 200 euros), sont disproportionnés”, a déclaré Reporters sans frontières.
Ce jugement fait suite à la plainte déposée par l’ancien responsable de l’hôpital d’Annaba, accusé d’harcèlement sexuel par une ancienne employée du service hospitalier. Fatma-Zohra Amara avait écrit un article révélant “les minutes du procès de l’ex-directeur”. D’après le quotidien El Watan, “à l’image des autres quotidiens, la journaliste d’Akher Sâa n’avait fait que rapporter les faits tels qu’ils s’étaient déroulés”.
L’Algérie envoie des signaux contradictoires quant à son approche juridique des questions liées à la liberté de la presse : les autorités avaient fait part de leur volonté d’abandonner les peines de prison pour les délits de presse lors de l’élaboration de la loi n°12-05 relative à l’information, adoptée fin 2011 par le parlement. Malgré cela, la justice algérienne semble avoir, jusqu’ici, ignoré ce changement de direction, en condamnant, par exemple, le journaliste Manseur Si Mohammed à de la prison ferme pour ‘diffamation’, en mai 2012. En effet, les dispositions du code pénal en matière de diffamation restent en vigueur.
Reporters sans frontières appelle à leur abrogation, ainsi qu’à une application effective et systématique de la dépénalisation des délits de presse.