Le programme "Lignes rouges" a été jugé choquant par les conservateurs saoudiens, qui y voient une violation de la loi islamique.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne l’annonce, le 9 août 2009, par le porte-parole du ministère de la Culture et de l’Information, Abdul Rahman Al-Hazaa, de la fermeture des bureaux de la chaîne libanaise LBC, à Riyad et à Jeddah, suite à la diffusion du programme « Lignes rouges », en juillet dernier, considéré comme choquant par les autorités saoudiennes.
« Si le programme peut avoir un caractère choquant pour les conservateurs du pays, cette décision est disproportionnée et inefficace dans la mesure où les bureaux de LBC en Arabie saoudite ne sont pas responsables de la programmation des émissions de la chaîne, ni de leur contenu. Cette mesure symbolique constitue pourtant une réelle atteinte à la liberté des médias satellitaires dans ce pays », a déclaré l’organisation.
Au cours de l’émission incriminée, un citoyen saoudien, Mazen Abdul Jawwad, décrivait de manière explicite ses aventures et pratiques sexuelles depuis l’âge de 14 ans.
Ce programme a été jugé choquant et immoral par les conservateurs saoudiens, qui y voient une violation de la loi islamique, en application en Arabie saoudite. La vidéo, postée sur Youtube, montrant le trentenaire dans sa chambre, puis avec des amis en train de parler de leurs pratiques sexuelles, a été bloquée par l’autorité saoudienne de censure sur Internet. Mazen Abdul Jawwad et ses amis ont été arrêtés, malgré les excuses publiques du principal intéressé.
Un procès a été ouvert à l’encontre de la chaîne et des participants au programme, par une association de citoyens du Royaume. Contactée par Reporters sans frontières, la rédaction de la chaîne basée à Beyrouth s’est refusée à tout commentaire.
La chaîne LBC est contrôlée par le milliardaire saoudien réformateur, Prince Alwaleed bin Talal.