(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors qu’un juge de l’État de Chihuahua (Nord) pourrait bientôt décider d’émettre un mandat d’arrêt contre huit journalistes du quotidien « Norte de Ciudad Juárez ». En violation de la loi mexicaine, ces derniers n’auraient pas même été informés des charges pesant contre eux. « Il est fondamental pour la transparence […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors qu’un juge de l’État de Chihuahua (Nord) pourrait bientôt décider d’émettre un mandat d’arrêt contre huit journalistes du quotidien « Norte de Ciudad Juárez ». En violation de la loi mexicaine, ces derniers n’auraient pas même été informés des charges pesant contre eux. « Il est fondamental pour la transparence de la vie publique que les journalistes puissent continuer à dénoncer les affaires de corruption présumée sans risquer leur liberté », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Dans une lettre adressée à Pablo Zapata Zubiaga, président du Tribunal suprême de l’État de Chihuahua, l’organisation a demandé qu’aucun mandat d’arrêt ne soit délivré contre les journalistes. Elle a également demandé que leurs droits soient respectés et qu’ils bénéficient d’un procès juste et équitable.
Le 17 octobre 2002, la juge Catalina Ruiz Pacheco a accepté d’étudier la demande formulée par le ministère public de délivrer un mandat d’arrêt contre Oscar Cantú Murguía, éditeur du quotidien « Norte de Ciudad Juárez », et contre Armando Delgado, Manuel Aguirre, Guadalupe Salcido, Rosa Isela Pérez, Francisco Luján, Antonio Flores et Carlos Huertas, du même journal. Selon une note publiée le 18 octobre par « Norte de Ciudad Juárez », aucune copie du dossier n’a à ce jour été transmise aux journalistes, en violation de la loi.
Tous sont poursuivis pour « diffamation » par Manuel Quevedo Reyes, ancien maire de Ciudad Juárez et actuellement chef d’une entreprise immobilière. Ce dernier a déposé une plainte au pénal en janvier, après la publication d’une série d’articles sur le montant de la vente d’un terrain qu’il avait faite à l’État de Chihuahua. Selon le journal, le prix payé par l’État était nettement supérieur à celui du marché. Le quotidien s’interrogeait sur l’intégrité des fonctionnaires ayant évalué le prix de la transaction. L’ancien maire et homme d’affaires réclame cinquante millions de pesos (environ 5 030 000 $US ; 5 165 000 euros) de dommages et intérêts et la fermeture du journal.
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