Un responsable des Asayesh a déclaré avoir porté plainte pour diffamation contre "Lvin", suite à la publication des détails de cet incident sur le site Internet du journal.
(RSF/IFEX) – Le 8 septembre 2011 – Reporters sans frontières condamne l’agression brutale et l’interpellation arbitraire, en dehors de tout cadre légal, d’Ahmed Mira, rédacteur en chef du magazine « Lvin », par les forces antiterroristes, le 7 septembre 2011, à Suleimanieh.
« Il était 12h30 lorsque des hommes en tenue militaire des forces antiterroristes ont fait irruption dans les locaux de « Lvin ». Après avoir menacé la secrétaire qui refusait de les laisser entrer et avoir menacé de tout casser, ils sont entrés dans mon bureau, ont fouillé le moindre recoin des locaux du journal, et m’ont copieusement insulté. Menotté, on m’a frappé, à l’aide de la crosse d’une kalachnikov, aux jambes et aux chevilles. Mon frère Osman a également été frappé. Quatre voitures militaires attendaient dehors. On m’a violemment poussé dans l’une d’entre elles. Après avoir été transféré au commissariat de Bakhtyari, on m’a présenté à un juge, qui a ordonné ma libération. Il était 15h30. Je ne sais toujours pas pourquoi on m’a agressé de la sorte. J’ai porté plainte contre ces forces spéciales, et contre les policiers qui m’ont insulté lorsque j’étais au commissariat », a raconté Ahmed Mira, contacté par Reporters sans frontières.
Le Parti démocratique du Kurdistan a nié auprès de l’organisation toute implication dans cet incident. Les Asayesh ont, quant à eux, déclaré que les forces spéciales antiterroristes, qui sont sous leur responsabilité, ne sont en rien impliquées dans cette affaire. Un responsable à Suleimanieh a déclaré avoir porté plainte pour diffamation contre « Lvin », suite à la publication de cette information sur le site Internet du journal.
Reporters sans frontières s’inquiète du regain de violences dans la région autonome du Kurdistan irakien. Le 29 août dernier, Asos Hardi, fondateur du journal indépendant « Awene » (« Le Miroir »), avait été sauvagement agressé alors qu’il sortait de son bureau à Suleimanieh vers 19 heures.