Le 15 novembre 2014, PEN International marquera le 33ème anniversaire du Jour de l'écrivain emprisonné, journée internationale qui commémore les écrivains persécutés pour le simple fait d'exercer leur droit à la liberté d'expression.
Cet article a été initialement publié sur pen-international.org le 10 novembre 2014.
Le 15 novembre 2014, l’association mondiale des écrivains, PEN International, marquera le 33ème anniversaire du Jour de l’écrivain emprisonné, journée internationale qui commémore les écrivains persécutés pour le simple fait d’exercer leur droit à la liberté d’expression.
Chaque année, les centres PEN et ses membres du monde entier célèbrent le jour de l’écrivain emprisonné pour sensibiliser à l’emprisonnement injuste et aux autres formes d’attaques envers les écrivains dans le monde, pour ne pas oublier ceux qui ont été tués, et rester solidaires de ceux qui sont encore en prison ou sont menacés.
« Le 15 novembre est une journée d’action et de reconnaissance » a déclaré Marian Botsford Fraser, directrice du Comité des écrivains en prison de PEN International. « C’est la façon pour PEN de dire aux 900 écrivains emprisonnés, persécutés, assassinés ou disparus : vous n’êtes pas condamnés au silence. Vous n’êtes pas oubliés. Nous sommes avec vous et nous battons pour vous. »
Tous les ans, afin de démontrer de quelle manière la liberté d’expression est réduite, le Comité PEN des écrivains en prison met en lumière cinq cas d’écrivains dans le monde, actuellement emprisonnés ou poursuivis en justice, et qui sont emblématiques des menaces et attaques subies par les écrivains et journalistes.
Cette année, PEN a choisi de mettre en évidence les cas de cinq écrivains du Cameroun, de Chine, du Kyrgyzstan et du Paraguay, et appelle à leur libération immédiate et sans conditions ainsi qu’à l’abandon des charges qui pèsent sur eux et tous les autres écrivains menacés de la même manière. Avant, pendant et après le 15 novembre, les membres PEN enverront des lettres d’appel, feront campagne et organiseront des évènements en soutien à leurs confrères attaqués dans le monde entier.
Cette année PEN International militera en faveur des écrivains suivants :
Cameroun – Dieudonné Enoh MEYOMESSE, poète, purge actuellement une peine de sept ans de prison. PEN pense que les charges contre Meyomesse sont motivées par des raisons politiques. Il est en mauvaise santé.
Chine – Gao YU, journaliste et membre du centre PEN indépendant de Chine a été arrêtée le 23 avril 2014. Elle reste détenue en attendant son procès et encoure une longue peine de prison si condamnée.
Iran – Mahvash Sabet, professeur et poète, purge actuellement une peine de 20 ans. Elle est détenue depuis 2008 pour sa foi et ses activités en lien avec la gestion des affaires de la communauté religieuse Baha’I en Iran.
Kyrgyzstan – Azimjon ASKAROV, journaliste et membre de la minorité ouzbèk du Kyrgyzstan qui a passé sa carrière à dénoncer la corruption. Condamné à perpétuité.
Paraguay – Nelson AGUILERA, écrivain, professeur et membre de PEN Paraguay, a été condamné à 30 mois de prison le 4 novembre 2014 pour un supposé plagiat de roman. Bien qu’il ne soit pas en prison en attendant son appel, PEN attire l’attention sur lui pour tenter de le maintenir en liberté.
Les jours précédant le Jour de l’écrivain emprisonné, les écrivains de renom Alain Mabanckou, Alberto Manguel, Yann Martell, Elif Shafak et Luisa Valenzuela ont tous envoyé des messages de solidarité à ces cinq écrivains.
« Je ne peux rien vous offrir de plus dans votre cellule que ma dévotion de lecteur, ma confiance en des jours meilleurs, et mon amitié distante mais sincère. J’espère que nous pourrons nous rencontrer dans un avenir proche en personne et non uniquement sur une feuille. »
Extrait d’une lettre à Mahvash Sabet de Alberto Manguel pour le Jour de l’écrivain emprisonné.