(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières espère des résultats rapides dans l’enquête sur l’attentat commis, le 6 janvier 2009, contre la rédaction locale de la chaîne privée nationale Televisa à Monterrey (État du Nuevo León, Nord-Est). Le ministère fédéral de la Justice s’est immédiatement saisi de l’affaire. « Cet attentat n’a heureusement fait aucune victime, mais il […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières espère des résultats rapides dans l’enquête sur l’attentat commis, le 6 janvier 2009, contre la rédaction locale de la chaîne privée nationale Televisa à Monterrey (État du Nuevo León, Nord-Est). Le ministère fédéral de la Justice s’est immédiatement saisi de l’affaire.
« Cet attentat n’a heureusement fait aucune victime, mais il souligne que le crime organisé cible aussi bien des médias nationaux que locaux. Sa résolution constitue un nouveau test pour le gouvernement qui souhaite aujourd’hui fédéraliser les attaques contre la presse. La revendication des agresseurs, qui fait allusion au ‘narcotrafic officiel’, est bien sûr à prendre avec prudence mais elle doit inciter aussi les autorités à la vigilance dans leurs propres rangs. Nous nous félicitons que des mesures de protection des bâtiments de Televisa, mais aussi des deux autres chaînes TV Azteca et Multimedios aient été prises », a déclaré Reporters sans frontières.
Surgi de deux camionnettes, un commando d’individus cagoulés a ouvert le feu et fait exploser une grenade à fragmentation contre les bâtiments de Televisa Monterrey, succursale de la chaîne nationale Televisa, dans la soirée du 6 janvier. Au moins douze impacts de balles ont été relevés dans le sas d’entrée, selon la direction du média, et la grenade a endommagé le local des cameramen. L’attentat n’a fait aucun blessé, mais une journaliste en état de choc, Karina Garza Ochoa, a bénéficié d’une prise en charge médicale. Les agresseurs ont laissé sur place un tract fustigeant le traitement du narcotrafic par Televisa Monterrey, l’avertissant en ces termes : « Arrêtez d’informer seulement sur nous, informez aussi sur les narco-officiels. »
Des militaires et des fonctionnaires de la Police fédérale préventive (PFP) ont immédiatement dressé un cordon de sécurité autour des bâtiments de la chaîne et ont fait de même devant les locaux des deux autres chaînes de la ville TV Azteca Noroeste et Multimedios. Le ministère fédéral de la Justice a aussitôt assumé la direction de l’enquête. Selon le ministère de la Justice de l’État, il s’agit du premier attentat commis contre un média dans le Nuevo León.
Ce n’est cependant pas la première fois que des journalistes sont attaqués dans la région. La disparition, le 10 mai 2007 à Monterrey, de Gamaliel López et de Gerardo Paredes, respectivement reporter et cameraman de TV Azteca Noroeste, n’a jamais été éclaircie. La chaîne Televisa compte quant à elle un tué en la personne d’Amado Ramírez, correspondant à Acapulco (Guerrero, Sud), assassiné le 6 avril 2007 en pleine offensive du gouvernement fédéral contre le crime organisé. De nombreuses irrégularités ont entaché l’enquête sur cette affaire.
Pour des informations complémentaires sur les cas López et Paredes, cliquer ici: http://ifex.org/en/content/view/full/99224
Pour des informations complémentaires sur le cas Ramírez, cliquer ici: http://ifex.org/en/content/view/full/94561