(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ daté du 26 mars 2003 : La FIJ condamne l’attaque contre la Télévision irakienne : Appel pour une enquête par les Nations-Unies La Fédération internationale des journalistes condamne, ce jour, le bombardement de la Télévision irakienne par les Forces alliées, intervenu la nuit dernière, affirmant […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ daté du 26 mars 2003 :
La FIJ condamne l’attaque contre la Télévision irakienne : Appel pour une enquête par les Nations-Unies
La Fédération internationale des journalistes condamne, ce jour, le bombardement de la Télévision irakienne par les Forces alliées, intervenu la nuit dernière, affirmant qu’il n’était pas crédible d’affirmer qu’il s’agit d’une cible militaire légitime. « Il est clairement question d’une action prise pour priver le régime de l’usage de la télévision dans sa communication avec le peuple d’Irak », assure Aidan White, le secrétaire général de la FIJ. « Cette attaque doit être soumise pour enquête par les Nations-Unies. Il apparaît qu’elle constitue un acte de censure brutale qui rompt les conventions de Genève.
La FIJ insiste que ces attaques de missiles et d’avions des Forces de la coalition renforcent le précédent commis par l’OTAN au cours de la guerre du Kosovo il y a trois ans en bombardant le bâtiment de la Radio-Télévision de Serbie. « Une fois de plus, nous voyons que des autorités militaires et politiques du monde démocratique prennent pour cible le réseau de la télévision pour la simple raison qu’ils n’apprécient pas le message diffusé vers l’extérieur », enchaîne Aidan White.
La FIJ déclare que les revendications faites par le porte-parole du Commandement militaire des Etats-Unis selon lesquelles la station de télévision figurait parmi les « instruments clés de contrôle et de commandement du régime » ne pouvaient être retenues. « Il n’y a aucun doute que cette attaque reflète la colère et la frustration des dirigeants politiques aux Etats-Unis devant l’exhibition à la télévision de prisonniers et du recours à ce moyen de communication pour saper le moral des partisans de Saddam Hussein », reprend Aidan White. « C’est la seule explication crédible à cette attaque ».
Le moral de la population ne peut constituer une cible militaire légitime dit la FIJ, et prévient que les journalistes et les médias des deux côtés peuvent devenir les cibles d’attaques ultérieures. « Nous avons déjà eu des pertes dans les médias et cette action ne peut qu’aggraver encore les risques pour les journalistes et les médias ».
La Télévision irakienne était de retour sur les ondes quelques heures après l’opération militaire. Selon la loi internationale, les stations de radio et de télévision peuvent devenir des cibles quand elles servent d’instrument à des objectifs militaires. Cependant, la preuve doit en être faite avant de
lancer de telles attaques, considère la FIJ. La FIJ récuse également toute suggestion laissant supposer que Saddam Hussein pourrait utiliser les émissions de télévision afin de lancer des messages codés à sa propre armée. « L’idée que des soldats irakiens soient assis dans le désert regardant d’un oeil la télévision dans le but de recevoir des ordres est absurde », déclare
la FIJ. Mais cela démontre vers quelles extrémités désespérées certains sont prêts à aller pour justifier ce qui constitue une escalade grave et dangereuse à l’encontre de cibles civiles », conclut Aidan White.
La FIJ représente plus de 500 3000 journalistes dans plus de 100 pays.