(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités de la province de La Rioja (Nord-Ouest) de prendre les mesures de sécurité nécessaires en faveur de Ximena Marenco, de la station privée Radio Fénix, victime de menaces constantes au cours du dernier trimestre. Compte tenu des relations conflictuelles de la journaliste avec le pouvoir local, il […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités de la province de La Rioja (Nord-Ouest) de prendre les mesures de sécurité nécessaires en faveur de Ximena Marenco, de la station privée Radio Fénix, victime de menaces constantes au cours du dernier trimestre. Compte tenu des relations conflictuelles de la journaliste avec le pouvoir local, il est dans l’intérêt de celui-ci de faire la preuve de son absence d’implication réelle dans cette affaire.
« Confrontée à l’inertie des autorités de La Rioja, Ximena Marenco a même été victime d’agression dans les locaux du gouvernement provincial. Même si l’Argentine présente un bilan satisfaisant en matière de liberté de la presse, ce genre de pressions ou harcèlements ciblés est encore trop fréquent dans certaines provinces, où le pouvoir tolère mal les voix critiques. Les soupçons de Ximena Marenco envers le gouvernement provincial auraient d’autant plus de raison d’être si ce dernier continuait à rester sourd à ses demandes protection », a déclaré Reporters sans frontières.
« Attention à ce que tu dis, ceci est un avertissement » est l’un des derniers messages anonymes que Ximena Marenco a reçus sur son téléphone portable, le 20 février 2009. La journaliste a immédiatement identifié le numéro comme étant celui d’une entreprise appartenant à la famille de la vice-gouverneur, Teresita Luna.
Les ennuis de la journaliste ont débuté à la fin de l’année 2008, lorsqu’elle a quitté la station FM Provincia, proche du pouvoir local, pour rejoindre la rédaction de Radio Fénix. « A partir de là a commencé une persécution politique stupide contre moi. Pourtant, je n’ai jamais occupé de créneau politique », a confié Ximena Marenco à Reporters sans frontières. La plainte de la journaliste n’a jamais été enregistrée. « Les policiers m’ont dit que légalement et pénalement, ce n’était pas une menace. Ils n’y accordent aucune importance puisqu’ils dépendent du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité de la province, dont le titulaire, Carlos ‘Cacho’ Luna, est le frère de la vice-gouverneur. »
Le 7 janvier, la journaliste a été agressée par deux officiers de sécurité dans les bureaux du gouverneur, Luis Beder Herrera. « Comme je travaillais en direct, tout a été transmis », a expliqué Ximena Marenco à l’organisation. La journaliste s’est également plainte de l’absence de réactions des autorités fédérales, et du manque de soutien de ses collègues, hormis ceux de Radio Fénix.