(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est outrée par la décision des autorités tunisiennes de refouler le secrétaire général de l’organisation, Robert Ménard, à son arrivée à Tunis. « Nous sommes également sidérés par la complicité des organisateurs du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), et dans une certaine mesure de la France, qui n’ont […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est outrée par la décision des autorités tunisiennes de refouler le secrétaire général de l’organisation, Robert Ménard, à son arrivée à Tunis. « Nous sommes également sidérés par la complicité des organisateurs du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), et dans une certaine mesure de la France, qui n’ont rien fait pour garantir sa présence à ce sommet international. D’une mascarade, le SMSI est devenu un scandale », a indiqué Reporters sans frontières.
Le 17 novembre 2005, des policiers tunisiens en civil ont physiquement empêché Robert Ménard de débarquer de l’avion d’Air France à bord duquel il venait d’arriver à l’aéroport de Tunis. Un policier a indiqué au secrétaire général de l’organisation de défense de la liberté de la presse qu’il n’avait pas le droit de descendre car il « ne disposait pas d’une accréditation pour le SMSI ». Un autre policier en civil filmait la scène, sans autorisation de l’équipage d’Air France.
Robert Ménard, à qui les Nations unies avaient délivré l’accréditation numéro 10 30 191 pour le SMSI, a répondu que c’était faux. Il n’a reçu aucune explication supplémentaire de la part des policiers présents à la porte de l’avion et sur le tarmac. Le commandant de bord d’Air France a ensuite demandé à Robert Ménard de rester dans l’avion. Il lui a fourni un billet pour un vol de retour sur le même appareil.
Robert Ménard devait arriver à l’aéroport de Roissy CDG (Paris) à 14 heures 20 (heure locale) par le vol AF 1985.
Aucun organisateur du SMSI, ni représentant de l’ambassade de France, n’étaient présents pour recevoir Robert Ménard à Tunis.
Le 16 novembre, le directeur du SMSI, Charles Geiger, avait indiqué dans un communiqué que Robert Ménard n’était pas le bienvenu au SMSI, bien que ses services lui aient accordé une accréditation. Le fonctionnaire onusien se réfugiait derrière les allégations des autorités tunisiennes selon lesquelles une plainte avait été déposée en Tunisie contre Robert Ménard. De son propre aveu, Charles Geiger n’a pas vérifié l’existence de cette plainte. Par ailleurs, le bâtonnier du barreau de Tunis a indiqué à l’avocat de Reporters sans frontières n’avoir jamais été au courant d’une telle plainte.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, avait exprimé à Robert Ménard, la veille de son départ, la volonté du gouvernement de faciliter sa présence au SMSI. Or, l’ambassade de France à Tunis a déclaré le 17 novembre à Reporters sans frontières n’avoir reçu aucune consigne particulière pour accueillir le secrétaire général de l’organisation.
Cinq représentants de Reporters sans frontières sont actuellement présents au SMSI de Tunis. Ils avaient été accrédités en même temps que Robert Ménard. L’organisation internationale, co-lauréat du prix Sakharov des droits de l’homme du Parlement européen en 2005, dispose du statut consultatif auprès des Nations unies.