Cela faisait presque deux mois que le journaliste-citoyen avait disparu après avoir fait une demande d'asile auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Bangkok.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 21 mars 2019.
Vu pour la dernière fois à Bangkok le 26 janvier dernier pour y demander le statut de réfugié, la femme du journaliste-citoyen a annoncée mercredi qu’il est actuellement détenu à Hanoi et ce depuis le 28 janvier. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités à éclaircir les raisons de son emprisonnement.
Cela faisait presque deux mois qu’il avait disparu après avoir fait une demande d’asile auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Bangkok. Le mercredi 20 mars, la fille et la femme du journaliste-citoyen Truong Duy Nhat ont confirmé qu’il était détenu dans une prison à Hanoi, au Vietnam, depuis sa disparition. Sans nouvelles de lui depuis le 26 janvier, sa compagne a été prévenue le 15 mars de sa détention à la prison T16.
Mercredi, son ami Pham Xuan Nguyen a déclaré l’avoir accompagné au centre de détention et confirmé que le journaliste y est emprisonné. Elle n’a pas été autorisée à lui rendre visite pour l’heure, mais a reçu de la part des autorités un registre nécessaire pour ses futures visites où figurait la date de son arrestation, le 28 janvier 2019, et son transfert vers la prison le même jour. « Il est clair que mon père n’est pas retourné au Vietnam de son plein gré », a déclaré sa fille.
« Nous appelons les autorités vietnamiennes à faire toute la lumière sur la situation de Truong Duy Nhat, déclare Daniel Bastard, responsable du Bureau Asie-Pacifique de RSF. Les raisons de son enlèvement, et par conséquent de son arrestation en Thaïlande doivent être clarifiées au plus vite. Pour le moment, tout laisse à croire qu’il a été arrêté pour ses activités journalistiques. Il est également essentiel d’établir le rôle précis joué par les autorités thaïlandaises dans cette affaire. »
Truong Duy Nhat n’a pas encore été formellement inculpé et les raisons de son retour au Vietnam n’ont pas été expliquées. Publiant, entre autre, des billets politiques pour Radio Free Asia, il avait déjà été condamné en 2014 à deux ans de prison pour avoir « abusé de ses libertés démocratiques » en lançant son propre blog, connu pour être critique du gouvernement.
A la 175e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, le Vietnam est le pays d’Asie du Sud-Est le moins bien classé. La Thaïlande, elle, se situe en 140e position.