Le sergent des carabiniers Ivar Barría a été identifié comme étant l'auteur du coup de matraque qui avait grièvement blessé le photographe de l'agence EFE en 2008.
(RSF/IFEX) – Plus d’un an après la violente agression du photographe de l’agence EFE, Víctor Salas, lors d’une manifestation à Valparaíso (Ouest), le sergent des carabiniers Ivar Barría a enfin été identifié comme étant l’auteur du coup de matraque qui l’avait grièvement blessé. Reporters sans frontièrs accueille la nouvelle à la fois avec soulagement et colère.
« Il est inadmissible que la hiérarchie des carabiniers, à qui a été confiée l’enquête au départ, ait fait traîner le cours de l’enquête pendant plus d’un an. Nous espérons maintenant que les suites judiciaires qui s’imposent seront données à cette affaire, et ce le plus vite possible. Le cas contraire constituerait un mauvais précédent, alors que des violences policières contre certains médias se sont multipliées ces derniers temps », a déclaré Reporters sans frontières.
Víctor Salas, lauréat du Prix national de la photographie de Presse en 2007, a été grièvement blessé à l’oeil, le 21 mai 2008, alors qu’il couvrait une marche protestataire à Valparaiso. A la suite de cette agression, le photographe a dû subir plusieurs interventions chirurgicales et n’a jamais pu récupérer totalement la vue.
Par ailleurs, le 14 août, le photographe Jorge Zúñiga San Martín, président du Syndicat et association des journalistes indépendants (ARI), a été violemment arrêté et détenu plusieurs heures par des carabiniers alors qu’il couvrait une manifestation dans la capitale. Ce rassemblement, convoqué par des organisations indigènes mapuches et de défense des droits de l’homme après la mort d’un dirigant communautaire, a été sévèrement réprimé par les forces de police. Le journaliste a été interpellé alors qu’il photographiait l’arrestation musclée d’une jeune femme enceinte, selon le journal en ligne http://www.elciudadano.cl .
« Cette autre affaire témoigne de l’incroyable intansigeance des autorités pour tout ce qui touche de près ou de loin à la question mapuche. Ce thème, très sensible, a déjà donné lieu à de nombreux abus envers les médias qui s’en font l’écho », a ajouté l’organisation.