(RSF/IFEX) – RSF dénonce la peine de quatre mois de prison avec sursis prononcée le 23 décembre 2003 par le tribunal d’Alger à l’encontre d’Ali Dilem, caricaturiste du quotidien « Liberté ». « Nous dénonçons, une nouvelle fois, l’utilisation abusive de l’article 144 bis du code pénal par les autorités algériennes qui, sous couvert de diffamation, visent à […]
(RSF/IFEX) – RSF dénonce la peine de quatre mois de prison avec sursis prononcée le 23 décembre 2003 par le tribunal d’Alger à l’encontre d’Ali Dilem, caricaturiste du quotidien « Liberté ».
« Nous dénonçons, une nouvelle fois, l’utilisation abusive de l’article 144 bis du code pénal par les autorités algériennes qui, sous couvert de diffamation, visent à faire taire la presse privée, jugée trop irrévérencieuse. Le pouvoir politique cherche ainsi à briser la plume d’un des caricaturistes les plus mordants de la presse algérienne », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Dilem a été condamné pour diffamation, en vertu de l’article 144 bis du code pénal amendé, à une peine de quatre mois de prison avec sursis, et à une amende de 100 000 dinars (environ 1 430 $US ; 1 150 euros), dans une affaire l’opposant au ministère de la Défense nationale. Abrous Outoudert et Hacène Ouandjeli, respectivement ex-directeur de publication et ex-directeur de la rédaction ont été condamnés dans la même affaire à verser une amende de 50 000 dinars (environ 715 $US ; 575 euros) chacun. La caricature incriminée, datée du 3 avril 2002, mettait en scène un drame survenu la veille, quand 21 militaires avaient été victimes d’un faux barrage dressé par deux terroristes. Elle était légendée « Le code pénal protège les généraux, pas les soldats ». Le ministère de la Défense avait jugé diffamatoire cette caricature. Pour l’avocat de Dilem, Maître Bourayou, ce verdict est particulièrement sévère. « On veut non seulement le condamner, lui, mais aussi cette forme d’expression », a-t-il déclaré au quotidien « Le Matin ».
L’article 144 bis du code pénal prévoit des peines de deux à douze mois de prison et des amendes allant de 50 000 à 250 000 dinars (environ 715 à 3 580 $US ; 575 à 2 870 euros) pour toute mise en cause du président de la République dans des termes injurieux, insultants ou diffamatoires. Ces sanctions visent également les mêmes délits lorsqu’ils sont commis à l’encontre du « Parlement ou de l’une de ses deux Chambres, ou de l’ANP [l’Armée nationale populaire] ».