Samuel Obiang Mbana a été arrêté alors qu'il venait couvrir le sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la CEMAC.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore la détention, pendant cinq heures, le 14 avril 2010, de Samuel Obiang Mbana, correspondant à Malabo pour l’Agence France-Presse (AFP) et la station Africa n°1. Le journaliste a été arrêté alors qu’il venait couvrir le sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).
« Il est anormal que ce journaliste ait été ainsi empêché par les autorités policières de couvrir l’arrivée, à Malabo, des chefs d’Etat de la CEMAC. Samuel Obiang Mbana, unique correspondant de la presse étrangère en Guinée équatoriale, serait-il, comme auparavant son prédécesseur, stigmatisé et victime de la défiance des autorités vis à vis de la presse étrangère ? », s’est interrogée l’organisation.
Samuel Obiang Mbana a été interpellé par les agents de la sécurité présidentielle, dans la soirée du 14 avril, alors qu’il se trouvait à l’aéroport international de Malabo pour couvrir l’arrivée de plusieurs chefs d’Etat. Le directeur de la sécurité présidentielle lui reprochait de ne pas avoir d’accréditation lui permettant de couvrir librement l’événement. Transféré au commissariat de Malabo, il a été détenu pendant cinq heures avant d’être relâché.
« Les autorités n’ont jamais demandé aux journalistes de posséder une accréditation spéciale pour couvrir l’arrivée des présidents à l’aéroport. Je suis le seul journaliste à avoir été arrêté alors que je suis accrédité par mon organe de presse. Les autorités veulent m’empêcher de travailler librement », s’est plaint Samuel Obiang Mbana à Reporters sans frontières.
Samuel Obiang Mbana a remplacé Rodrigo Angue Nguema en octobre 2009, après que celui-ci ait été libéré de la prison de Black Beach. Le correspondant de l’AFP de l’époque avait été détenu pendant quatre mois à la suite d’une plainte en diffamation déposée par le directeur de la compagnie nationale aérienne Ceiba.
Dans une autre affaire, Reporters sans frontières rappelle que Pedro Luis Esono, journaliste de la radio d’État à Bata (partie continentale de la Guinée équatoriale), avait été interpellé et détenu pendant trois jours, entre le 8 et le 10 février dernier, après avoir annoncé à l’antenne la découverte de sept cadavres dans une décharge de la ville.