(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Miguel Useche, président de la dixième chambre de la Cour d’appel de Caracas, RSF a protesté « contre l’ordre de placement en résidence surveillée de Pablo Lopez Ulacio, directeur de l’hebdomadaire âLa Razonâ ». L’organisation a demandé au magistrat de tout mettre en oeuvre afin que cette mesure soit annulée. […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Miguel Useche, président de la dixième chambre de la Cour d’appel de Caracas, RSF a protesté « contre l’ordre de placement en résidence surveillée de Pablo Lopez Ulacio, directeur de l’hebdomadaire âLa Razonâ ». L’organisation a demandé au magistrat de tout mettre en oeuvre afin que cette mesure soit annulée. L’hebdomadaire est poursuivi pour « diffamation » par la société d’assurance Multinacional de Seguros. Tout en soulignant que RSF « désapprouve les refus répétés de Pablo Lopez Ulacio de se présenter aux audiences de son procès », Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a déclaré qu' »en aucun cas, ce comportement ne saurait justifier le placement en résidence surveillé du journaliste ». Enfin, RSF a rappelé qu’elle désapprouvait l’interdiction faite à Lopez Ulacio de publier des informations sur Multinacional de Seguros. « Cette mesure viole l’article 58 de la Constitution qui proscrit la censure », a expliqué Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, la juge Graudi Villegas a ordonné, le 4 août 2000, le placement en résidence surveillée de Lopez Ulacio, directeur de l’hebdomadaire « La Razon », après que ce dernier a refusé de se présenter à une audience prévue le jour même. Le 13 juillet dernier, la juge avait annulé un mandat d’arrêt similaire contre la promesse du journaliste de se présenter à l’audience du 4 août. Le directeur de « La Razon » comparaît pour diffamation suite à une plainte déposée par l’entreprise Multinacional de Seguros. L’hebdomadaire avait publié des articles dénonçant des irrégularités supposées dans l’obtention de marchés publics par cette entreprise.
L’avocat du journaliste, Omar Estacio, a expliqué que son client avait refusé de se présenter à l’audience car il ne bénéficiait pas « des garanties minimales d’impartialité de la part des autorités judiciaires ». D’après le journaliste, le procès à une dimension politique car Tobias Carrero, le président de Multinacional de Seguros, est un ami du président Hugo Chávez et de Luis Miquilena, président de la Commission législative provisoire. Estacio a également dénoncé le fait que « des preuves qui démontrent la véracité de [certaines] accusations faites par le journal » n’avaient pas été retenues par la juge. Lopez Ulacio est actuellement en fuite. Son avocat a présenté un recours devant la Cour d’appel de Caracas.
Le 22 juin, le précédent juge en charge du dossier, David Pérez Perera, avait interdit à Lopez Ulacio de continuer à publier des articles sur Multinacional de Seguros. Cette interdiction n’a pas été levée par son successeur. Le directeur de l’hebdomadaire a refusé jusqu’à ce jour d’appliquer cette décision considérant qu’elle viole l’article 58 de la Constitution qui reconnaît le droit des citoyens à une information « sans censure ».