Julian Assange, réfugié depuis le 19 juin dernier dans le bâtiment de l'ambassade d'Équateur à Londres, était menacé d'extradition vers la Suède, où est instruite une plainte à son encontre pour "viol" et "agression sexuelle".
(RSF/IFEX) – Le 16 août 2012 – Reporters sans frontières prend acte de la décision du gouvernement de Quito, annoncée le 16 août 2012, d’octroyer l’asile politique à Julian Assange. Le fondateur de WikiLeaks, réfugié depuis le 19 juin dernier dans le bâtiment de l’ambassade d’Équateur à Londres, était menacé d’extradition vers la Suède, où est instruite une plainte à son encontre pour « viol » et « agression sexuelle ».
« Reporters sans frontières a toujours considéré qu’une extradition de Julian Assange vers la Suède ne pouvait être légitime qu’à la stricte condition de ne pas précéder une extradition finale vers les Etats-Unis, dans le cadre de la procédure engagée par le ministère fédéral américain de la Justice contre WikiLeaks. Aux Etats-Unis, Julian Assange risquerait la peine la plus lourde – une incarcération à vie, voire la peine de mort – en cas de comparution. Les moyens déployés par les autorités de Washington pour traquer les collaborateurs de WikiLeaks et récupérer leurs données, ne peuvent qu’alimenter de telles craintes, a rappelé Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières.
« En décembre 2010, alors que nous avions ouvert un site miroir contenant une partie des câbles diplomatiques rendus publics par WikiLeaks et plusieurs médias associés, nous avions écrit aux autorités américaines pour rappeler l’évident intérêt informatif du travail fourni par le site de Julian Assange. Considérant, d’ailleurs, que ces révélations relèvent du Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis, nous avons plusieurs fois souligné leur importance lorsqu’elles ont mis au jour les gravissimes violations des droits de l’homme commises avec l’aval du gouvernement des Etats-Unis au nom de ‘la guerre contre le terrorisme' », a-t-il ajouté.