(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de RSF daté du 16 mai 2005 : Deyda Hydara : mort d’un journaliste sous surveillance Cliquez ici pour le rapport complet : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13789 Dans un deuxième rapport de mission, Reporters sans frontières apporte un élément nouveau dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste gambien Deyda Hydara, en montrant que celui-ci […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de RSF daté du 16 mai 2005 :
Deyda Hydara : mort d’un journaliste sous surveillance
Cliquez ici pour le rapport complet : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13789
Dans un deuxième rapport de mission, Reporters sans frontières apporte un élément nouveau dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste gambien Deyda Hydara, en montrant que celui-ci était menacé et surveillé par les services de renseignements, quelques minutes encore avant sa mort.
Cinq mois jour pour jour après l’embuscade qui a coûté la vie au cofondateur du trihebdomadaire The Point, par ailleurs correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et de Reporters sans frontières à Banjul, l’organisation exhorte une nouvelle fois le président gambien Yahya Jammeh à donner les moyens à sa police de mener une enquête crédible. En conclusion de son rapport, elle incite notamment le chef de l’Etat à « demander officiellement l’intervention d’un tiers neutre, indépendant et professionnel » et lui suggère « de se tourner vers les autorités britanniques ou américaines pour obtenir une assistance policière ».
Deyda Hydara a été assassiné par des inconnus au volant de sa voiture dans la soirée du 16 décembre 2004, alors qu’il raccompagnait chez elles deux employées de son journal.
« L’assassinat de Deyda Hydara dépasse le cadre de la Gambie, a déclaré Reporters sans frontières à l’occasion de la publication de son rapport intitulé : ‘Mort d’un journaliste sous surveillance’. L’embuscade dans laquelle il est tombé a envoyé un signal effrayant à tous les journalistes africains, lesquels ont immédiatement témoigné de leur stupéfaction et de leur solidarité. C’est pourquoi nous ne comprenons pas pourquoi l’Union africaine (UA), dont la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (ACHPR) siège à Banjul, n’a toujours pas cru bon de condamner l’assassinat du plus éminent journaliste du pays. En effet, dans la déclaration finale de sa 37e session ordinaire, datée du 11 mai 2005, le nom de Deyda Hydara n’apparaît pas. L’ACHPR montre ainsi que l’organisation panafricaine est soit sous l’influence inacceptable de son hôte, soit infiniment éloignée des préoccupations des peuples africains ».
Au terme d’une nouvelle enquête, menée à Banjul et Dakar du 25 avril au 4 mai, Reporters sans frontières démontre, témoignages à l’appui, que « Deyda Hydara était harcelé et surveillé par les services de renseignements gambiens. (. . .) Le durcissement de la législation sur la presse et la question stratégique du secteur sinistré de l’arachide a occupé une place privilégiée dans ses derniers articles. Il a été assassiné par des professionnels, lors d’une embuscade préméditée pendant laquelle, pour des raisons encore inexpliquées, les forces de sécurité présentes aux alentours ont failli à leur mission d’intervention et de protection ».
Cette nouvelle mission a été motivée par le fait que l’enquête officielle menée par la police, puis par les services de renseignements gambiens, est stérile et « enferrée dans des hypothèses absurdes ». L’organisation s’étonne notamment que « la piste du crime politique, qui apparaît pourtant comme la plus vraisemblable », ne soit pas examinée.