(RSF/IFEX) – Poursuivi depuis 2002 pour « diffamation » par une fonctionnaire de l’Etat du Chiapas (Sud), Angel Mario Ksheratto, du quotidien régional « Cuarto Poder », avait été envoyé en prison le 11 novembre 2006. Le 19 décembre, un juge local l’a remis en liberté après le paiement d’une caution de 33 500 pesos (environ 2 300 euros) […]
(RSF/IFEX) – Poursuivi depuis 2002 pour « diffamation » par une fonctionnaire de l’Etat du Chiapas (Sud), Angel Mario Ksheratto, du quotidien régional « Cuarto Poder », avait été envoyé en prison le 11 novembre 2006. Le 19 décembre, un juge local l’a remis en liberté après le paiement d’une caution de 33 500 pesos (environ 2 300 euros) par le gouverneur de l’Etat Juan Sabines Guerrero. Le journaliste avait déjà purgé dix-huit jours de prison, entre le 4 et le 22 février dernier, avant d’être relâché moyennant une caution de 8 000 euros. Il avait été également arrêté à deux reprises en janvier 2003 et en octobre 2005.
La législation du Chiapas, la plus sévère de toute l’Amérique latine en matière de délits de presse, prévoit une peine allant jusqu’à neuf ans de prison en cas de « diffamation » ou de « calomnie ». Quarante journalistes de l’Etat sont actuellement sous le coup d’une procédure. Face à cette situation, le gouverneur Juan Sabines Guerrero a récemment suggéré au Congrès de l’Etat une clause d’exception pour les journalistes, sans pour autant recommander la dépénalisation.
Reporters sans frontières salue le geste du gouverneur du Chiapas en faveur d’Angel Mario Ksheratto, mais ne se satisfait pas de ce statu quo législatif. « Alors que la loi fédérale évolue dans le sens d’une dépénalisation, il est absurde de maintenir des procédures criminelles au niveau des Etats. Au Chiapas, la législation représente un grave danger pour la liberté de la presse », a déclaré l’organisation.