(RSF/IFEX) – RSF se félicite de la libération, le 8 juin 2004, après 27 mois de prison, du journaliste indépendant Carlos Alberto Dominguez González, pour raison de santé. « Carlos Alberto Dominguez González n’aurait jamais du être emprisonné ni détenu, dans des conditions déplorables. Nous tenons les autorités de La Havane pour responsables de l’état de […]
(RSF/IFEX) – RSF se félicite de la libération, le 8 juin 2004, après 27 mois de prison, du journaliste indépendant Carlos Alberto Dominguez González, pour raison de santé.
« Carlos Alberto Dominguez González n’aurait jamais du être emprisonné ni détenu, dans des conditions déplorables. Nous tenons les autorités de La Havane pour responsables de l’état de santé du journaliste », a déclaré RSF. L’organisation a vivement condamné les méthodes employées par le gouvernement de Fidel Castro et demandé la mise en liberté immédiate des 28 journalistes cubains actuellement emprisonnés.
Dominguez González avait été arrêté le 23 février 2002 à son domicile de La Havane par quatre agents de la Sécurité de l’Etat, à la veille d’une messe commémorative organisée par l’opposition, en l’honneur de quatre pilotes d’une association humanitaire dont les avions avaient été abattus en février 1996 par l’armée de l’air cubaine. Son militantisme politique et la publication de certains articles lui avaient déjà valu de multiples interpellations et une interdiction de quitter le pays, bien qu’il soit, ainsi que son épouse et leurs trois enfants, titulaire d’un visa américain depuis juin 2000. Il était poursuivi pour « outrage » et « trouble de l’ordre public ».
Après deux jours d’interrogatoire à Villa Marista, le siège de la Sécurité de l’Etat à La Havane, et dix jours de détention dans un commissariat du Departamento tecnico de investigaciones (DTI) de La Havane, Domínguez González avait été transféré le 8 mars 2002 à l’hôpital militaire Carlos J. Finlay de Marianao de La Havane. Il souffrait d’hypertension artérielle, de migraines et de gastrite. Toutes les visites avaient alors été différées, « compte tenu de son état ». Après le 29 mars 2002, il avait été incarcéré, sans jugement préalable, à la prison de « rigueur maximale » de Valle Grande, à 60 kilomètres de la capitale. Trois mois après son arrestation, il avait renoncé à avoir un avocat au motif qu’on ne le laissait pas le voir et que celui-ci n’avait pas accès à son dossier. Le 13 octobre 2002, il avait été transféré à la prison de Combinado del Este (La Havane) pour sa participation à une grève de la faim menée par des prisonniers politiques protestant contre les violences infligées à trois d’entre eux.
Domínguez González, âgé de 51 ans, est journaliste de l’agence Cuba Verdad. Il est directeur de l’Instituto del derecho et membre du Partido democrático 30 de Noviembre, deux groupuscules illégaux.
Cuba est la plus grande prison du monde pour la profession devant la Chine (27) et l’Erythrée (14). Le président Castro est considéré par l’organisation comme l’un des 37 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.