Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Michel Kilo le mardi 19 mai 2009 à 23h00 (heure locale). Ce journaliste, condamné à trois ans de prison, avait été libéré de la prison d'Adra (Damas) le jeudi 14 mai à minuit.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Michel Kilo le mardi 19 mai 2009 à 23h00 (heure locale). Ce journaliste, condamné à trois ans de prison, avait été libéré de la prison d’Adra (Damas) le jeudi 14 mai à minuit.
Transféré au centre des services de renseignements de la Sécurité de l’Etat à Damas, il a été interrogé pendant cinq jours. D’après sa famille, son état de santé est inquiétant. Michel Kilo a en effet passé une échographie à la prison d’Adra le 14 mai pour des calculs dans l’urètre.
L’écrivain et journaliste Michel Kilo, âgé de 68 ans, avait été arrêté le 14 mai 2006 et condamné à trois ans de prison pour »affaiblissement du sentiment national », après avoir signé la Déclaration Damas-Beyrouth / Beyrouth-Damas, qui appelait à la normalisation des relations entre la Syrie et le Liban. Malgré la décision d’élargissement d’un juge d’instruction, Michel Kilo a purgé l’intégralité de sa peine. En octobre 2008, il s’est vu décerner le Prix de la presse parlementaire britannique.
Reporters sans frontières réitère par ailleurs sa demande de levée de l’état d’urgence, qui, depuis 46 ans, règle la vie politique et sociale des Syriens. La législation exceptionnelle qui en découle supprime les libertés publiques et individuelles. Les 30 années de règne sans partage de Hafez el-Assad ont transformé le pays en un « royaume du silence ». A la mort du dictateur en 2000, le « printemps de Damas » est venu rompre ce silence. Mais le répit ne fut que de courte durée: Bachar el-Assad, successeur de son père, a rapidement mis un terme à cette timide ouverture. Les initiateurs de ce mouvement de libéralisation ont été arrêtés par vagues successives après la tenue d’un Conseil national de la Déclaration de Damas pour un changement patriotique et démocratique, le 1er décembre 2007. Douze personnalités syriennes, dont trois journalistes, Fayez Sara, Ali Abdallah et Akram Bounni, ont été arrêtées par les services de renseignements.
Reporters sans frontières rappelle que quatre journalistes et blogueurs sont toujours détenus en Syrie. Le pays occupe aujourd’hui la 159e place (sur 173) du classement mondial 2008 de l’organisation, et le président Bachar el-Assad est l’un des 40 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.